Finistère : l’incendie d’une coopérative agricole revendiqué sur internet
AFP le 28/01/2025 à 10:57
L'incendie du siège social d'une coopérative d'éleveurs de porcs à Plouédern (Finistère) samedi a provoqué plusieurs centaines de milliers d'euros de dégâts et a été revendiqué sur internet, a annoncé lundi la coopérative Evel'Up.
« Le bâtiment a résisté, les départs de feux ont été maîtrisés. Les locaux, imprégnés de suie et de gaz toxiques, sont inutilisables pour plusieurs semaines. Du matériel a été détruit et une première estimation des dégâts s’élève à plusieurs centaines de milliers d’euros », a annoncé dans un communiqué la coopérative agricole, qui regroupe 680 éleveurs de porcs et emploie 116 personnes.
Evel’Up attribue cet incendie, intervenu samedi à 4h00 du matin, à des « activistes » qui auraient « fracturé des vitrages », puis introduit des « engins incendiaires dans le bâtiment principal » avant d’être mis en fuite par les alarmes. « Les gendarmes et pompiers ont confirmé le caractère criminel et intentionnel de cette action », a souligné la coopérative.
Aucune inscription ou lettre de revendication n’ont été retrouvés sur place, a précisé la coopérative à l’AFP. En revanche, un courrier de revendication daté de samedi et intitulé « Soirée FRITES chez EVEL’UP » a été publié en ligne sur le site infolibertaire.net. Le courrier accuse Evel’Up d’aller « à l’encontre des intérêts du monde paysan », affirmant que la coopérative « participe à (…) un modèle agricole où un paysan se suicide tous les jours ».
« Un choc pour les salariés et les éleveurs »
« Pour nous, (…) cela est révoltant et inadmissible », ajoute le groupe qui se surnomme Forces Révolutionnaires Intergalactiques et Territoriales En Sauce (FRITES). « Nous avons, à notre sauce (la sauce barbecue), partagé (…) l’intention d’abattre un élément d’un système violent et autoritaire. Nous présentons nos sincères excuses pour les personnes endeuillées par toutes ces vitres brisées », ironise-t-il.
Le groupe s’en prend notamment au président d’Evel’Up Philippe Bizien, patron d’un élevage de 12 000 porcs à Landunvez (Finistère), dont l’agrandissement avait suscité oppositions des riverains et recours en justice. Selon la coopérative, l’incendie a été « un choc pour les salariés et les éleveurs qui, marqués psychologiquement, ne comprennent pas le déchaînement d’une telle violence à leur égard ».
Sur X, la ministre de l’agriculture Annie Genevard a tenu lundi soir à « exprimer » toute sa « solidarité » aux « éleveurs victimes de ces agissements inqualifiables ». « De tels actes de violence sont inacceptables et doivent être fermement réprimés (…). Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur cette attaque », a écrit la ministre sur le réseau social. Contacté par l’AFP, le procureur de Brest n’a pas donné suite dans l’immédiat.