Fiscal, sanitaire, climat : la FNB déplore des mesures « au milieu du gué »
TNC le 28/01/2025 à 16:03
Après les mobilisations de l’hiver dernier, plusieurs mesures avaient été annoncées en réponse aux difficultés de l’élevage bovin. Si des avancées peuvent être notées, la Fédération nationale bovine (FNB) attend toujours des progrès sur les clauses miroirs, la déduction fiscale, la vaccination ou encore l’assurance climatique.
Depuis les manifestations de l’automne 2023, la situation a évolué pour les éleveurs de bovin viande. « Sur le prix, on est en train d’atteindre les niveaux de coûts de production pour certaines catégories, mais pas toutes », explique Patrick Bénézit, président de la FNB.
La demande est présente, et depuis juillet, la filière a perdu 97 000 animaux et enregistre une diminution de 10 % de naissances de veaux sur le dernier trimestre. Le nombre de broutards sera donc moindre dans 6 mois, et il y aura encore moins de JB disponible l’année prochaine, ce qui révolutionne les fondamentaux de marché.
Néanmoins, sur la vache, les prix restent inférieurs aux coûts de production, sans compter la pression de la part des GMS, ajoute la FNB, qui insiste sur l’importance de généraliser la contractualisation, un levier également pour le renouvellement des générations.
Défendre davantage le modèle
Mais la FNB attend également « que notre modèle soit mis en avant. On est d’accord pour faire des efforts, à condition de ne pas être remplacés par des produits qui viennent du bout du monde », et qui surtout ne respectent pas les mêmes normes, explique Patrick Bénézit. Dans ce cadre, l’engagement de la France contre l’accord entre l’UE et le Mercosur doit être réaffirmé, estime la FNB, tant que de réelles clauses miroirs ne sont pas prévues.
Les mesures fiscales en suspens
L’instabilité gouvernementale n’a pas non plus permis à la filière d’obtenir la déduction fiscale promise, ainsi que d’autres points prévus par la loi de finances en attente d’être votée : le relèvement des seuils de micro-BA et de plus-value, ou encore l’inscription durable de la non augmentation du GNR, explique le président de la FNB.
Les risques climatiques et sanitaires
En parallèle, 2024 a été marquée par une forte pluviométrie, qui a causé des inondations importantes. Or les éleveurs ne seront pas indemnisés par l’assurance climatique, tout comme en 2023, ils ne l’avaient pas été malgré la sécheresse.
Pour la FNB, l’indice utilisé dans le cadre de l’assurance doit absolument être associé à la possibilité de recours par des enquêtes de terrain, « comme pour les autres productions », explique Patrick Bénézit, qui espère une évolution à ce sujet grâce à la proposition de loi des sénateurs Laurent Duplomb et Franck Ménonville.
Au-delà des fortes pluies, l’année passée a également connu d’importantes épizooties (MHE, FCO…) dont la gestion par les pouvoirs publics n’a pas, selon la FNB, été à la hauteur. Le syndicat s’inquiète d’ailleurs, à la veille d’Assises sanitaires, d’une intention du gouvernement qui serait plutôt de « faire des économies » au lieu de régler les problèmes des éleveurs. « Actuellement, une multitude de producteurs attendent des vaccins et il n’y a pas de disponibilité » concernant la FCO, explique Patric Bénézit.
Enfin, sur le normatif, « des sujets ont avancé, sur le ratio des prairies, les zones humides, les prairies sensibles », mais sur la partie simplification, le syndicat reste en attente, qu’il s’agisse des haies, des fossés, mais aussi des ICPE dont les seuils d’enregistrement à 400 places pénalisent actuellement les engraisseurs ou les producteurs de veaux. La FNB souhaiterait ainsi que ce seuil soit porté à 800 places. Deux semaines avant son congrès qui se tiendra les 12 et 13 février à la Rochelle, la fédération déplore ainsi que « pas mal de sujets soient au milieu du gué, et sur lesquels on n’a pas forcément d’éléments positifs ».