Les agents de l’OFB ne « sont pas des justiciers », explique leur patron
AFP le 29/01/2025 à 14:45
Les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) « ne sont pas des justiciers de l'environnement », ils sont juste là pour « faire appliquer les règles », a expliqué mercredi le directeur général de l'organisme public devant les députés.
Olivier Thibault était auditionné par la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale, alors que depuis un an les relations entre les agriculteurs et les agents de l’OFB se sont envenimés sur fond de crise agricole et que l’action de l’organisme public a fait l’objet de critiques politiques, y compris du Premier ministre, ces dernières semaines.
« Ça fait un an qu’on s’en prend plein la figure. (…) On sert soit d’écran de fumée, soit de bouc-émissaire », a déclaré M. Thibault, saluant le « professionnalisme » des agents de l’OFB, qui depuis la mi-janvier ont décidé d’arrêter leurs missions de contrôle dans les exploitations en signe de protestation et car ils ne s’y « sentent plus en sécurité ».
Une grève inédite est également prévue ce vendredi, avec notamment plusieurs manifestations prévues devant des préfectures.
« Les agents de l’OFB sont des policiers de l’environnement, ce ne sont pas des justiciers de l’environnement », a souligné leur directeur. « L’OFB ne fait pas les règles, elle est juste là pour les appliquer », a-t-il ajouté. Même s’il reconnaît que de la « pédagogie » doit encore être faite pour apaiser les tensions et que certains peuvent avoir un « mauvais ressenti » lorsqu’ils font l’objet de contrôles, M. Thibault insiste sur le fait qu’il ne faut pas opposer monde agricole et OFB.
« Ce n’est pas la suppression des contrôles ou de la police de l’environnement qui va permettre aux agriculteurs d’avoir plus d’argent à la fin du mois, qui va leur permettre de régler leurs problèmes de retraite ou de marchés aux frontières, etc. » Ainsi, vouloir désarmer les agents de l’OFB, comme le réclament certains syndicats agricoles, « serait une faute », car les agents de l’OFB se retrouvent souvent face à des gens eux-mêmes armés et certains « se font tirer dessus ».
« L’arme, ce n’est pas pour se faire plaisir, c’est quelque chose de fondamental, les agents risquent leur survie », a-t-il insisté.
En revanche, le directeur général s’est déclaré en faveur d’un dispositif de camera piéton, prévue dans une circulaire gouvernementale de décembre en plus du « port d’armes discret » par les agents. « Si vous avez la caméra, s’il y a un problème, on le verra. (…) Ça peut permettre de faire baisser la tension », a-t-il jugé.