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Le Sia veut encadrer les visites politiques et éviter le chaos de 2024


AFP le 04/02/2025 à 15:09
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L'accueil des politiques au Salon de l'agriculture, c'est « sportif » reconnaît la ministre de l'agriculture. (© TNC)

« Il y a des règles à respecter » : les organisateurs du Salon international de l'agriculture, qui s'ouvre le 22 février à Paris, ont affiché mardi leur volonté de mieux encadrer les visites politiques et appelé syndicats et agriculteurs à privilégier les « échanges ». (Article mis à jour à 16h55)

« Je ne veux plus revoir de visiteurs, le premier samedi, empêchés de rentrer dans le Salon de l’agriculture », a averti son président Jérôme Despey lors d’une conférence de presse, en allusion au chaos de l’ouverture de l’édition 2024 en marge de la visite d’Emmanuel Macron.

Dans un contexte de colère des agriculteurs, mobilisés à travers la France, la FNSEA avait organisé la veille de l’ouverture une marche achevée devant l’entrée du Parc des expositions. Au petit matin des dizaines de manifestants – arborant des signes distinctifs de trois syndicats – avaient forcé une grille, décidés à se faire entendre du chef de l’État.

Des heurts avec la sécurité avaient retardé de plusieurs heures l’ouverture au public du Hall 1, incontournable pavillon qui cette année encore devrait accueillir environ 4 000 animaux. « Ces messages-là, je les ai fait passer au président de la République, au Premier ministre, aux ministres, à tous les partis politiques », a ajouté Jérôme Despey.

Une charte a été mise en place

« Le Salon, c’est un lieu d’échanges et je le dis, que ce soit pour tous les syndicats, que ce soit pour les filières (…), mais il faut aussi que les politiques ne viennent pas seulement une fois par an nous dire qu’ils nous aiment. »

Le jour de l’ouverture de l’édition 2024, le stand de Lactalis, accusé de mal payer le lait, avait été visé par un déversement de fumier. Le n°1 mondial des produits des laitiers a annoncé mardi à l’AFP qu’il ne serait pas présent cette année au Salon pour « privilégier la proximité » avec les producteurs « sur le terrain ».

Le Salon de l’agriculture, qui aura lieu du 22 février au 2 mars, appartient au Centre national des expositions et concours agricoles (Ceneca), constitué des grandes organisations agricoles, en particulier le fonds d’investissement Unigrains, fondé par les céréaliers français, le syndicat majoritaire FNSEA ou encore son association de betteraviers CGB.

Point d’étape sur l’avancée des mesures

« J’attends de ce salon qu’il soit une respiration », a déclaré la ministre de l’agriculture Annie Genevard mardi lors de la conférence de presse, reconnaissant le côté « sportif » de l’accueil des politiques.

Une charte a été mise en place pour « assurer la sécurité des politiques mais aussi des exposants et des visiteurs » et encadrer les déambulations et les délégations qui accompagnent les politiques, a souligné Jérôme Despey, qui anticipe comme d’habitude environ 80 visites politiques et institutionnelles.

L’édition 2024 avait accueilli 603 652 visiteurs, soit une baisse de 2 % par rapport aux 615 204 visiteurs de 2023, avec une chute estimée à environ 20 % de la fréquentation sur les deux premiers jours.

Depuis, les agriculteurs ont obtenu plusieurs mesures d’aide du gouvernement « que seul le vote du budget permettra enfin de concrétiser », a affirmé Mme Genevard, nombre de ces mesures ayant été repoussées par la dissolution de l’Assemblée puis la censure. Le Salon doit permettre de « renouer le dialogue », a-t-elle ajouté.

Les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) ont fixé début janvier, après leur rencontre avec le Premier ministre François Bayrou, un « point d’étape » au Salon de l’agriculture pour mesurer les avancées obtenues.