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La ministre de l’agriculture veut « corriger » la loi Egalim


AFP le 16/02/2025 à 09:15

La ministre de l'agriculture Annie Genevard veut « ajuster » la loi Egalim, censée garantir une meilleure rémunération des agriculteurs en encadrant davantage les négociations entre les fabricants agroalimentaires et la grande distribution, a-t-elle déclaré à La Tribune Dimanche.

Pour la ministre LR, la loi doit évoluer pour « corriger certains dysfonctionnements relationnels » avec la grande distribution : « certains exercent une pression déraisonnable sur les prix et, par les centrales d’achat européennes, cherchent à échapper aux lois Egalim », dit-elle dans cette interview. « Légiférer sert à ajuster le dispositif en fonction de la réalité », explique la ministre.

La loi Egalim 2 a été promulguée fin 2021. Elle visait notamment à protéger les exploitants agricoles en « sanctuarisant la matière première agricole » et faire que si le coût de production du lait augmente, l’industriel le paye plus cher et les supermarchés aussi.

La pratique est plus complexe et l’efficacité de la loi questionnée mais l’idée de la ministre serait « maintenant de protéger en partie aussi la matière première industrielle », à savoir les évolutions de prix subies par les fabricants sur l’énergie, le transport ou les emballages.

Cette idée est loin de faire l’unanimité parmi les agro-industriels comme dans la grande distribution. Plusieurs acteurs veulent en effet préserver des marges de négociation et préfèreraient une « stabilité » de la loi.

Les négociations commerciales se tiennent actuellement et doivent se conclure d’ici au 1er mars. Leur tenue « inspirera les contours du projet de loi », qui pourrait être présenté d’ici l’été, ajoute Mme Genevard.

Fait rare, des patrons de la grande distribution, si souvent critiqués par les agriculteurs, tiendront une conférence au Salon de l’agriculture qui s’ouvre dans une semaine à Paris.

La ministre a réitéré son appel à un moment « de respiration » lors du Salon, après « une année de crises terribles pour le monde agricole » et des élections syndicales qui ont vu une percée de la Coordination rurale, très critique de la « cogestion » entre l’Etat et l’alliance syndicale jusqu’ici majoritaire (FNSEA-JA).

Interrogée sur le dialogue avec la Coordination rurale, dont certains membres s’affichent aux côtés de l’extrême droite, Mme Genevard indique qu’elle le poursuivrait: « les organisations professionnelles auront toute leur place, malgré les divergences de point de vue ».