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Tensions « extrêmes » à dix jours de la fin des négociations commerciales


AFP le 18/02/2025 à 18:15

« Retard inhabituel », « niveau de tension extrême », « moral au plus bas » : à dix jours de la clôture des négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs agroalimentaires, l'ensemble des parties prenantes a reconnu mardi des difficultés accrues cette année.

Chaque année entre début décembre et le 1er mars, la grande distribution négocie avec ses fournisseurs de l’industrie agroalimentaire, des PME aux géants du secteur, les conditions (prix d’achat, place en rayon, calendrier promotionnel…) auxquelles elle va lui acheter une large partie des denrées commercialisées dans ses rayons pour le reste de l’année.

Le comité de suivi qui s’est tenu mardi matin sous l’égide des ministres de l’Agriculture et du Commerce a été « aussi tendu que le sont les négociations », affirme Dominique Chargé, président de La Coopération agricole.

L’Association nationale des industries alimentaires (Ania), principal lobby du secteur, a fait part d’un retard inhabituel dans la signature d’accords commerciaux et s’est félicitée que la ministre de l’Agriculture Annie Genevard ait « tapé du poing sur la table » face à une grande distribution qui demande des baisses de prix « insoutenables » aux fabricants agroalimentaires.

Sollicité, le ministère de l’Agriculture s’est refusé à commenter mais la ministre avait déclaré à La Tribune dimanche vouloir « corriger certains dysfonctionnements relationnels » avec la grande distribution qui exerce « une pression déraisonnable sur les prix ».

Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), pointe elle « la responsabilité de l’Etat dans la dégradation des relations pendant les négociations commerciales ».

« C’est particulièrement dur, parce que le moral des entreprises est au plus bas, donc forcément cela tend les choses », ajoute-t-elle, accusant les géants de l’agroalimentaire de repousser les signatures jusqu’à la dernière minute pour faire « pression » sur les distributeurs.

« Les négociations cette année semblent plus tendues », a reconnu le ministère du Commerce à l’issue du comité. 

Selon le ministère, les distributeurs « ont déploré que les industriels demandent des hausses de tarifs qui ne leur semblent pas corrélées à l’augmentation des cours des matières premières qu’ils constatent ».

Les industriels agroalimentaires mettent en avant des hausses de coûts liées d’une part à la matière première agricole et d’autre part à leur masse salariale, à l’énergie ou aux emballages.