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Une check-list pour vérifier la qualité de votre préparation vêlage


TNC le 03/03/2025 à 05:32
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Le début de lactation se prépare dès le tarissement. Pour évaluer votre préparation vêlage, Avenir conseil élevage propose quelques indicateurs afin d'optimiser le pic de lactation de vos vaches laitières. (© Stéphane Leitenberger, AdobeStock)

Si les taries doivent être traitées comme des VIP, les vaches en début de lactation ne doivent pas pour autant rester sur le carreau. Leur bonne santé est un indicateur de la qualité de la préparation au vêlage, et il ne faut pas cesser de les chouchouter pour leur permettre d’atteindre un pic de lactation à la hauteur de leur potentiel, et ainsi sécuriser la persistance.

Le déroulement des 60 premiers jours de lactation permet d’évaluer la qualité de la préparation vêlage mise en place sur la ferme. S’il est trop tard pour apporter des correctifs pour les vaches parties en lactation, il est encore temps d’ajuster la gestion des taries pour attaquer la nouvelle lactation du bon pied. Pour se situer, Benoît Verreilles, expert nutrition chez Avenir conseil élevage propose une liste d’indicateurs à surveiller : un véritable tableau de bord du péri-partum.

1. Le taux d’infection de la mamelle

Le tarissement, c’est l’occasion de guérir les mamelles à problème. « On peut se fixer un objectif de 85 % de guérison en début de lactation. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de mammites par la suite, mais que les vaches doivent démarrer sur des bases saines », propose le conseiller.

2. La note d’état corporel

De 2,5 à 3 pendant le tarissement, la note d’état doit se situer autour de 3 en début de lactation. Une note trop élevée au vêlage induit une mobilisation des réserves importante en début de lactation, et se traduit par une perte d’état importante à l’approche du pic. Un taux butyreux très élevé au premier contrôle laitier est d’ailleurs symptomatique de ce phénomène. À l’inverse, une note d’état trop faible se traduit par des animaux fragilisés, davantage en proie aux troubles du péri-partum.

3. Le ratio TB/TP

L’indicateur TB/TP donne un aperçu du fonctionnement du métabolisme. Idéalement, ce dernier doit être inférieur à 1,3. Si l’apport en énergie est insuffisant en début de lactation, la vache puise dans ses réserves, ce qui se traduit par la mobilisation des graisses et donc une hausse du TB. Le manque d’énergie influe également sur le TP, avec une moindre synthèse des protéines du lait. « Avec un TP en dessous de 31, on voit que la vache puise dans ses réserves », note Benoît Verrielles.

4. Le taux de Brix du colostrum

La qualité du colostrum donne une information sur la qualité de la préparation vêlage. Viser un colostrum avec au moins 25 % de Brix, pour permettre un bon démarrage du veau.

5. La production laitière sur le 0-100 jours

Le niveau de production des vaches de moins de 100 jours donne une idée du déroulement futur de la lactation. Pour des éleveurs ayant un objectif de 8 000 kg de lait par lactation, il faut compter dans les 31,6 kg de lait par jour pour les vaches de moins de 100 jours. Viser les 34,2 kg/j pour 9 000 kg de lait ou encore 40,9 kg/j pour 11 000 kg. « Si une vache tarie est bien conduite, on peut espérer davantage de lait au démarrage de lactation et donc, de lait par vache », ajoute Elise Coudeville, conseillère chez ACE.

6. Évolution des pathologies sur le troupeau

Enfin, effectuer un suivi des pathologies du péri-partum aide aussi à voir si les vaches sont bien préparées au vêlage. Pour ce faire, Avenir conseil élevage propose de se fixer les objectifs suivants :

< 8 % de non-délivrance
< 5 % de morts nés
< 5 % de fièvres de lait
Viser un score de locomotion de 1

Bichonner les vaches jusqu’au pic de lactation

Mais même avec une prépa vêlage au top, il faut faire attention aux vaches en début de lactation : c’est là que tout se joue. « Si on pouvait avoir un taux d’occupation de 80 % pour les vaches dans les 100 premiers jours de lactation, elles seraient mieux et produiraient davantage. Quitte à octroyer moins d’espace aux vaches en fin de lactation », lance Benoît Verreilles. Car c’est bien le démarrage qui conditionne la réussite de toute la lactation. Une fois le pic passé, la machine est lancée.

Pour utiliser pleinement le potentiel des animaux, mieux vaut avoir une ration adaptée. « On ne fait pas de lait sans fourrage », poursuit le conseiller. « Il faut vraiment accompagner les animaux. Les vaches peuvent ingérer jusqu’à 30 kg MS par jour. Avec 28 kg MSI par jour, ou peut prétendre à des vaches à 40 kg de lait alors il ne faut pas avoir peur de donner à manger ».

La ration doit être accompagnée d’un environnement propice au bien-être, avec notamment de l’eau en quantité. « On ne le rappelle pas assez, mais il faut 3 l d’eau pour faire un litre de lait, sans prendre en compte les besoins métaboliques de l’animal ». Compter un début de 12 l/minute dans les abreuvoirs, qui ne doivent pas être trop éloignés des animaux. « Idéalement, pas à plus de 15 m », poursuit Benoît. Autant d’éléments qui favorisent un bon démarrage, et qui placent les vaches dans une lancée positive. « Si une vache passe la prépa vêlage et le début de lactation sans problème, les probabilités sont élevées pour que la lactation qui s’ensuive soit productive et rentable et que la vache puisse être à nouveau gestante dans la période optimale ».