Baisse à nouveau des installations agricoles, après deux ans de hausse
TNC le 06/03/2025 à 04:56
En progression en 2021 et en 2022, les installations en agriculture repartent sur la tendance baissière des années précédentes. Surface exploitée, taux de féminisation, de pluriactivité... les principaux chiffres, en vidéo, en moins d'une minute chrono.
La Mutualité sociale agricole recense 13 621 installations de chef(fe)s d’exploitation agricole en 2023, soit un recul de 3,6 % par rapport à l’année d’avant. Malgré le sursaut en 2021 (+ 11,2 %), qui s’est poursuivi de façon bien plus modeste en 2022 (+ 1,6 %), lié au rattrapage du retard pris pendant la pandémie de Covid (- 6,7 % enregistrés en 2020), l’évolution à la baisse initiée auparavant semble se confirmer (- 2,8 % en 2018, – 3,7 % en 2019).
Trois régions de prédilection
Toujours selon la MSA, 68 % concernent des jeunes agriculteurs et agricultrices de moins de 40 ans, contre 70 % en 2022. Malgré une diminution de 6,8 % en un an, leur effectif reste supérieur de 1 % à celui observé en 2019. En revanche, les plus de 40 ans, hors transfert entre époux, représentent 29 % du total (26 % en 2022), l’équivalent d’une hausse de 7,4 % sur un an et de 12 % comparé à 2019.
Trois régions regroupent près de la moitié des installations : l’Occitanie (17,6 % des installations), la Nouvelle-Aquitaine (15,2 %), et Auvergne-Rhône-Alpes (13,4 %). La première voit le nombre d’installés en agriculture progresser (+ 2,7 %), les deux autres se replier (- 4,7 % et – 8,2 % respectivement). Belle progression également dans trois départements : + 46,8 % dans le Gers, + 21,3 % dans la Haute-Garonne et + 18 % en Charente-Maritime. À l’inverse, le Gard, les Deux-Sèvres et les Pyrénées-Orientales affichent des replis respectifs de – 21,3 %, – 27,1 % et – 30,9 %.

Un taux de renouvellement stable à 3,4 %
Tendance engagée il y a 20 ans, les jeunes exploitant(e)s continuent de davantage s’installer en société agricole : 56,3 % (50,9 % des installations tardives), dont 24,5 % en Gaec et 14,7 % en EARL, des chiffres similaires depuis une quinzaine d’années. Ils exploitent 36,6 ha en moyenne, une surface qui oscille entre 35 et 36,8 ha depuis 2008 après s’être accrue régulièrement auparavant. 50 % des jeunes installés agricoles de moins de 40 ans cultivent moins de 20 ha et 25 % plus de 55 ha. Au-delà de 40 ans, la superficie moyenne n’est plus que 22,5 ha.
Le taux de féminisation des installations agricoles poursuit sa croissance puisqu’il monte à 40,2 % versus 39,6 % en 2022. La part de femmes qui s’installent en agricuture s’élève,elle, à 33,8 % en 2023 alors que jusqu’en 2020, elle fluctuait entre 27 et 31 %. Les jeunes productrices comptent pour 49,3 % des installations après 40 ans, pourcentage qui diminue puisqu’il atteignait 58 % sept ans plus tôt. La surface exploitée est, en moyenne, de 26,7 ha, soit 10 ha en dessous de celle de leurs homologues masculins. Mais elles sont aussi nombreuses à privilégier la forme sociétaire (53,9 % vs 53,3 %).
De même, le taux de pluriactivité des nouveaux installé(e)s croît depuis près d’une quinzaine d’années, passant de 30,6 % en 2010 à 43,2 % en 2023, ce qui équivaut à + 7 points en deux ans. Pas loin de 40 % des installés de moins de 40 ans sont pluriactifs (40,4 % des jeunes agriculteurs et 39,3 % des jeunes agricultrices), soit + 3 pts par rapport à l’année précédente, comme un peu plus de 50 % des plus de 40 ans (l’écart entre les sexes étant plus net : 55,7 % contre 48,4 %). Ce phénomène touche toutes les productions et plus fortement les grandes cultures où 66,9 % des jeunes chef(fe)s d’exploitation exercent au moins une autre activité en dehors de la ferme.
Le taux de renouvellement des exploitant(e)s agricoles, ratio entre le nombre total de nouveaux installés (- et + de 40 ans, hors transfert entre époux) et de chefs d’exploitation déjà en exercice, demeure stable à 3,4 %. Quant au taux de maintien dans l’activité agricole, c’est-à-dire de jeunes installé(e)s toujours agriculteurs et agricultrices au bout de cinq ans d’installation, il est égal à 76,9 %, et est nettement plus élevé avant 40 ans (85,6 %) qu’après (63,1 %), en partie parce que les cessations incluent les départs en retraite. En polyculture ou le poly-élevage, il grimpe à 84,2 %. Arrivent ensuite l’élevage bovin lait (83,5 %), bovin viande (82,8 %), bovin mixte (81,4 %) et les grandes cultures (81,7 %).