Il convertit la ferme laitière familiale en élevage Angus herbager
TNC le 11/03/2025 à 17:34
Dans une vidéo proposée par Vers de terre production, Bastien Cocaud explique comment il est passé de la production laitière à l’élevage d’Angus.
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En Loire-Atlantique, Bastien Cocaud élève des Angus en agriculture biologique et au pâturage tournant. Pour lui, la rusticité, couplée à un système bas intrant et à la vente directe, permet de faire du bovin viande une production rentable. « J’ai des animaux qui demandent peu d’interventions vétérinaires et peu d’achats de produits extérieurs en général », autrement dit, l’Angus s’élève à peu de frais de la naissance à la finition. L’éleveur estime ainsi avoir une « bonne valorisation par rapport au travail effectué ».
Un système peu exigeant
C’est au cours d’un voyage en Australie qu’il a rencontré la race. L’éleveur a eu un véritable coup de cœur pour ces petites vaches : « elle a un bel aspect, avec une robe noire, sans cornes, assez trapue et surtout avec une véritable capacité d’adaptation ». La poursuite de son périple, vers la Nouvelle-Zélande, lui aura permis de découvrir l’art du pâturage tournant dynamique.
De retour en France, Bastien a tâché d’associer ces deux trouvailles sur la ferme familiale. Exit les vaches laitières, il s’est installé avec des blacks Angus. À ses yeux, la facilité d’élevage de la race a aidé à son installation. « Le risque financier me paraît faible », lance Bastien. « J’ai investi dans le cheptel, j’ai un hangar photovoltaïque qui s’autofinance et un peu de matériel. Si je veux m’arrêter, je revends les vaches et le matériel, et je rentre dans mes frais pour faire autre chose ».
Un parcellaire organisé pour le pâturage
Mais au-delà de la rusticité de la race, c’est l’exploitation de l’herbe qui permet à l’éleveur de créer de la valeur sur sa ferme. L’éleveur mise sur un pâturage tournant dynamique strict : les parcelles sont pâturées au stade trois feuilles, et les éleveurs restent au grand maximum trois jours sur les paddocks. « Au-delà, ils commenceraient à pâturer les repousses ce qui amoindrit la plante ». Le parcellaire est organisé en paddocks, avec des clôtures et un réseau d’eau permettant de la souplesse dans la gestion des parcelles. « Au début, le pâturage tournant est assez simple à mettre en place car les parcelles se suivent. Puis lorsqu’on avance en saison, il faut apprendre à transiter les animaux d’un paddock à l’autre pour gérer le mieux possible la matière disponible ».
La règle suivante régit tout son système d’alimentation : compter 1 100 kg MS d’herbe par hectare au stade trois feuilles. L’éleveur ajuste alors la taille du paddock selon les besoins des animaux, à savoir 16 kg MS pour un couple mère/veau, ou 13 kg MS pour des bovins en finition.
« Même avec une année humide comme l’année dernière, il ne faut pas hésiter à sortir les bovins pour pâturer au bon stade. Tant qu’on ne laisse pas les animaux trop longtemps, les prairies cicatrisent et on gagne surtout en productivité ».
Dernièrement, l’agriculteur s’est tourné vers l’agroforesterie. « J’avais plein de petits paddocks au milieu des champs », remarque-t-il. La plantation d’arbres en bordure de parc permettra d’ici une quinzaine d’années, de faire de l’ombre aux bovins. « Je les ai plantés en 2020 et 2021. Maintenant, il faut attendre que ça pousse », sourit l’agriculteur.