Un mois de février relativement sec dans un hiver très arrosé
TNC le 13/03/2025 à 11:01
MeteoNews dresse le bilan météo du mois de février 2025 et plus globalement de l’hiver 2024-2025.
Le mois de février s’est révélé assez doux, relativement sec et moyennement ensoleillé, indique Frédéric Decker, météorologue chez MeteoNews dans son bilan climatique.
Un mois très doux dans le sud-est
« Deux petits épisodes froids ont intéressé le mois de février, le premier au cours des huit premiers jours, le deuxième très bref en milieu de mois pour la Saint-Valentin, à peine 48 h. La douceur s’est ensuite largement imposée en troisième décade.
Sans surprise, la moyenne générale de ce mois de février 2025 est donc élevée avec 7,35 degrés pour une normale de 6,07 degrés, soit près de 1,3 degré d’excédent. À noter toutefois des disparités géographiques importantes : de saison voire légèrement déficitaire sur les régions du quart nord-ouest, ce mois de février a au contraire été très doux dans le sud-est, y compris sur les Alpes.
Le « record » de froid en France (à basse altitude) a été mesuré le 15 à Chaumont, en Haute-Marne, avec – 8,4 degrés. Quant au maximum, il est détenu par Samadet, dans les Landes, qui a enregistré 23,6 degrés le 20. Ces valeurs extrêmes sont très loin des records de froid et de douceur absolus !
Accalmie sur les pluies en février
Après un mois de janvier très arrosé marqué par d’importantes inondations, une accalmie s’est enfin manifestée durant ce mois de février 2025.
La reprise du courant dépressionnaire a été tardive, en fin de mois, ne comblant pas le déficit des premières semaines. Un déficit toutefois assez réduit compte-tenu de quelques passages pluvieux subitement très actifs.
Le cumul moyen national est établi à 46 mm pour une normale 1991-2020 de 55 mm. Le déficit est donc de 16 %. Ce manque de pluie est quasiment généralisé, sauf de la Beauce à la Touraine jusqu’au Bassin rennais où un léger excédent est noté, mais surtout du Vivarais et des Cévennes au Languedoc jusqu’au Var que les cumuls et excédents les plus importants se sont produits.
Il est ainsi tombé jusqu’à 311 mm à La Souche, en Ardèche, maximum du mois en France métropolitaine. Le total le plus bas a été mesuré au Col du Mont-Cenis, en Savoie où il n’est tombé que 3 mm de précipitations.
En outre, un épisode neigeux remarquable s’est produit le 8 février sur le Massif Central, donnant 11 cm à Millau, 26 cm à Mende, 44 cm à Mazan-l’Abbaye (1 240 m en Ardèche) et localement plus de 50 cm.
Un ensoleillement de saison
Les périodes anticycloniques, en dehors des brouillards et nuages bas parfois tenaces, ont comblé le manque de soleil des jours perturbés. Le bilan de février est très proche de la moyenne trentenaire.
Avec 107 heures de moyenne nationale pour une normale de 109 heures, ce chiffre est « de saison ». C’est à Angers que l’astre du jour aura été le plus timide avec 65 heures de présence seulement pour une normale de 97 heures. Comme souvent, la Corse détient le maximum avec 186 heures d’ensoleillement à Ajaccio pour une normale de 156 heures. On retrouve d’ailleurs la même distribution géographique que pour les températures, à savoir un déficit au nord-ouest, un excédent au sud-est.
Un hiver 2024-2025 doux

Comme ces dernières années, les trois mois d’hiver ont été plus doux que la normale : + 0,6 degré pour décembre, + 0,6 également pour janvier et donc + 1,3 degré pour février. Le froid relatif du mois de janvier n’a pas réussi à équilibrer la moyenne mensuelle par rapport aux périodes douces en début et fin de mois.
Au final, la moyenne hivernale est de 6,7 degrés pour une normale 1991-2020 de 5,9 degrés. Il s’agit du 7e hiver consécutif trop doux par rapport à la dernière normale trentenaire. En réalité, il faut remonter à l’hiver 2010-2011 pour retrouver un hiver « froid » avec 5 degrés de moyenne, ce qui reste moins d’un degré sous la normale… Que dire du record de l’hiver 1962-63 à 0,1 degré… c’est-à-dire de près de 6 degrés sous la normale actuelle ! L’hiver le plus doux reste le cru 2019-2020 avec 8 degrés de moyenne.
Quid des précipitations ?
Les chiffres ne sont certainement pas aussi élevés que vous pourriez l’imaginer… car si janvier a été largement excédentaire,décembre et février ont été déficitaires, surtout décembre avec près de 30 % de déficit ! Mais évidemment, après une année 2024 très pluvieuse tout comme le dernier trimestre 2023, et dans un contexte souvent gris, c’est passé assez inaperçu.
Le cumul moyen national hivernal est de 209 mm pour une normale de 200 mm, soit un tout petit excédent de 4,5 %. Les zones les plus arrosées proportionnellement à leurs moyennes sont les Pays de la Loire, l’est de la Bretagne, la Normandie, la Beauce, le Bassin Parisien, la Picardie, mais aussi la basse vallée du Rhône, la Haute-Loire et le nord des Alpes, et beaucoup plus localement le secteur de Bastia. On note localement des déficits importants sur le Roussillon, l’arrière-pays Varois et l’ouest de la Corse.
La bonne nouvelle : les nappes phréatiques sont globalement très (parfois trop…) remplies sauf quelques cas exceptionnels comme le Roussillon où, au contraire, la recharge a encore posé problème cet hiver. Le secteur a souvent échappé aux passages pluvieux.
Et le soleil dans tout ça ?
Les trois mois d’hiver ont été déficitaires… mais légèrement. Avec toutefois des grosses différences d’une région à une autre. La Côte d’Opale, la Sarthe ou encore l’Eure-et-Loir ont par exemple connu un important déficit. Seul un axe Bordelais-Nord Alsace a connu un ensoleillement dans les normes ou légèrement au-dessus au cours de cet hiver.
Au final, la moyenne nationale hivernale d’ensoleillement est de 262 heures pour une normale de 273 heures. On peut considérer que cet hiver n’est que légèrement plus sombre qu’habituellement.
En conclusion, un énième hiver un peu trop doux, quasiment de saison côté pluie malgré un mois de janvier très pluvieux et marqué par de graves inondations, idem côté soleil avec des chiffres très proches de la moyenne trentenaire.
L’impression négative générale est principalement due à la succession d’intempéries et de jours gris depuis quasiment un an et demi sur de nombreuses régions. Souhaitons un peu plus de lumière en 2025 pour le moral des Français !
Avec MeteoNews