Chambre d’agriculture : scrutin régional sous tension en Nouvelle-Aquitaine
AFP le 14/03/2025 à 09:32
Les élus de la chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, la première à l'échelon régional pouvant échapper à la FNSEA, désignent vendredi leur président sur fond de polémique sur la « légitimité » du mode de scrutin après une percée de la Coordination rurale (CR).
Dans cette région, le syndicat adepte des actions coup de poing a viré en tête dans sept départements sur douze à l’issue des élections aux chambres d’agriculture organisées du 15 au 31 janvier auprès des exploitants agricoles, un résultat qui lui permet de briguer le contrôle de la chambre régionale de Nouvelle-Aquitaine.
Mais sa direction est désignée par une assemblée regroupant, aux deux tiers, des élus issus du vote des agriculteurs, et pour le tiers restant des représentants d’autres secteurs du monde agricole (salariés, retraités, banques, mutuelles ou coopératives, etc.).
Dans plusieurs chambres départementales, comme en Gironde ou en Lozère, le vote de ces différents collèges a abouti au maintien d’une présidence FNSEA/JA – la première force syndicale au niveau national – pourtant arrivée derrière la CR à l’issue du vote des seuls agriculteurs dans ces territoires.
Avec 39 % des voix dans la région, contre 38 % pour l’alliance FNSEA/JA, la Coordination rurale réclame que « la légitimité » du scrutin « se reflète » à la chambre régionale. « Si le choix démocratique des agriculteurs n’est pas pris en compte, la situation pourrait dégénérer en un véritable chaos », a averti son président régional, Xavier Desouche, dans un communiqué.
Auprès de l’AFP, cet agriculteur charentais s’est dit « ouvert à une cogestion régionale avec la FNSEA ». Pour la Confédération paysanne, « le poids de l’histoire de la domination de la FNSEA a établi un plafond de verre qui paraît incassable » dans les votes internes des chambres, estime son représentant régional Frédéric Lascaud.
Ce syndicat, après avoir obtenu près d’une voix sur cinq en Nouvelle-Aquitaine mais un seul élu exploitant sur les 48 de la chambre régionale, appelle à « une révision de ce mode de scrutin injuste ».
Au niveau national, lors des élections organisées tous les six ans, la CR a effectué une percée avec 30 % des voix chez les exploitants agricoles, bousculant l’hégémonie historique de la FNSEA/JA, passée sous les 50 %.