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Forêts : avant la Cop30, appel à l’action d’organisations de la société civile


AFP le 20/03/2025 à 10:24

Augmenter la finance en direction des forêts, rediriger les subventions nocives, renforcer les lois : une vaste coalition de la société civile a demandé jeudi aux gouvernements de mettre en place « immédiatement » des actions concrètes pour préserver les forêts avant la COP30 au Brésil.

Près d’une quarantaine d’ONG, groupes de réflexion et organismes de recherche qui composent le collectif Forest Declaration Assessment détaillent dans un rapport une série de mesures prioritaires pour traduire en actes la promesse d’éliminer la déforestation en 2030, engagement pris par plus de 140 dirigeants à la COP26 de Glasgow en 2021.

Pour l’instant, le monde n’est pas sur la bonne trajectoire. En 2023, 6,37 millions d’hectares de forêts ont été perdus, l’équivalent de 9,1 millions de terrains de football, selon la dernière évaluation publiée en octobre par ce collectif.

Cet « appel à l’action » intervient quelques mois avant la Cop30 qui se tiendra en novembre au Brésil, à Belem dans l’Amazonie. L’occasion de « réévaluer le rôle extraordinaire » joué par les forêts, a plaidé le président de la Cop30, André Corrêa do Lago, dans une lettre adressée récemment aux pays du monde entier.

« En 2025, les gouvernements doivent prendre des actions audacieuses » afin de tenir leurs engagements à l’horizon de la fin de la décennie, plaide le rapport publié jeudi.

Huit propositions

Ce programme est décliné en huit propositions à commencer par l’adoption d’objectifs spécifiques pour la forêt dans les accords sur le climat et la biodiversité, avec en ligne de mire la prochaine Cop30 et le sommet du G20 en Afrique du Sud en novembre.

D’autres préconisations portent sur le durcissement des lois, le rôle des peuples indigènes, le renforcement des partenariats entre pays importateurs et exportateurs de produits forestiers… « Les gouvernements devraient réexaminer les 470 milliards de dollars qu’ils dépensent en subventions agricoles qui nuisent aux forêts », afin de les rediriger, plaident aussi les auteurs du rapport.

« Les banques multilatérales de développement et les institutions financières publiques internationales devraient augmenter les financements pour les forêts et le développement rural durable », écrivent-ils aussi.

L’idée est, par exemple, de restructurer ou annuler une partie de la dette publique de certains pays en développement pour qu’ils puissent investir dans la protection de la nature. Les institutions financières pourraient aussi assigner une valeur monétaire aux forêts préservées, afin d’encourager les pratiques vertueuses.