Cognac : le Premier ministre pourrait se rendre en Chine
AFP le 20/03/2025 à 15:09
Le Premier ministre François Bayrou pourrait se rendre en Chine, après la visite prévue fin mars de son chef de la diplomatie, a indiqué jeudi la ministre de l'agriculture, qui a rencontré en Charente-Maritime les acteurs de la filière cognac, sous la menace de taxes douanières chinoises.
Alors que le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot est attendu le 27 mars à Pékin, « on va voir comment se passent ces négociations, qui pourraient être le prélude d’une visite du Premier ministre », a déclaré Annie Genevard à des journalistes.
« On sait que les Chinois sont sensibles aux gestes diplomatiques. Donc le volet fermeté, l’Union européenne l’a déployé. Le volet diplomatie, c’est la France qui va elle-même conduire sa diplomatie à l’égard de la Chine », a-t-elle ajouté, depuis le Château de Montifaud, à Jarnac-Champagne.
Lors de sa visite, Jean-Noël Barrot cherchera à obtenir le report à juillet de l’échéance du 5 avril, date à laquelle Pékin pourrait rendre définitives des mesures douanières provisoires mises en place depuis l’automne.
La Chine a pris cette mesure sur l’importation des eaux-de-vie de vin européennes en riposte à des taxes européennes sur les véhicules électriques chinois.
« Fermeté et diplomatie » pour les taxes sur les vins et spiritueux
« Le deuxième objectif qu’ambitionne Jean-Noël Barrot au nom du gouvernement est d’obtenir la fin de la disparition du cognac dans les duty-free, parce que c’est un débouché extrêmement important pour le cognac », a ajouté Mme Genevard.
Pour ce qui est des États-Unis, qui menacent de taxer les vins et spiritueux européens à 200 %, « même chose : fermeté et diplomatie », a-t-elle dit.
« Un premier paquet de sanctions anciennes de 2018 sont réactivées et pourraient être accompagnées d’un deuxième paquet de sanctions qui seront mises à consultation au 1er avril. Ces sanctions de l’Union européenne visent à préparer le travail diplomatique qu’il nous faut faire avec les États-Unis », a-t-elle expliqué.
Et « la France demande clairement (à l’UE, NDLR) que dans le paquet de contre-mesures, on ne fasse pas figurer les filières qui sont particulièrement exposées », a ajouté la ministre qui, au diapason des producteurs de vins et spiritueux, avait regretté que l’UE ait intégré le bourbon et les whiskys américains dans sa première liste.