Un responsable parlementaire ukrainien appelle à un partenariat France-Ukraine
AFP le 21/03/2025 à 09:16
Le président de la commission "agriculture" du parlement ukrainien, en visite à Paris, a appelé jeudi à « un partenariat » avec la France et avec l'Europe dans le secteur agricole, alors qu'expire début juin le règlement de libéralisation des échanges entre son pays et l'UE.
« Ce qui presse le plus est le renouvellement de l’accord ATM : que fait-on après le 6 juin ? », a expliqué Oleksandr Haidu à des journalistes, au sujet de la mesure européenne exemptant de droits de douane les produits agricoles ukrainiens. À ce jour aucun projet de nouvel accord n’a été présenté, s’alarme-t-il, après un déplacement à Bruxelles mercredi avant Paris.
« L’Ukraine veut un accord au plus vite car les agriculteurs ukrainiens n’ont pas de visibilité et ne peuvent planifier leurs activités », a-t-il plaidé. « On place beaucoup d’espoir dans le nouveau commissaire à l’agriculture, qui a plus un penchant libéral que son prédécesseur, et nous espérons une bonne compréhension de la situation » de sa part, a dit M. Haidu.
Jeudi il s’est entretenu à Paris avec notamment des membres de la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, des sénateurs, ainsi que les conseillers Europe et agriculture du gouvernement. La veille il avait rencontré des députés européens à Bruxelles.
« L’Ukraine n’est pas un concurrent pour l’UE et la France »
Cette exemption de droits de douane pour les produits agricoles ukrainiens avait été adoptée en 2022 pour soutenir Kiev après l’invasion russe. Devant la contestation d’organisations agricoles accusant les importations d’Ukraine de constituer une concurrence « déloyale », l’UE a reconduit l’accord en 2024 en plafonnant pour certains produits les volumes exemptés.
Jeudi Oleksandr Haidu a voulu rassurer les agriculteurs français. « Des mythes circulent en Europe qui disent que l’entrée de l’Ukraine dans l’UE serait la mort des agriculteurs français. L’Ukraine n’est pas un concurrent pour l’Union européenne, l’Ukraine n’est pas le concurrent de la France, l’Ukraine est un partenaire. »
« L’Ukraine peut être complémentaire pour renforcer la souveraineté alimentaire de l’Europe et l’indépendance particulièrement dans le contexte de turbulences politiques actuel ». « Il faut s’allier et travailler ensemble pour regagner des marchés », a-t-il ajouté, évoquant des marchés d’exportation repris par la Russie et la Biélorussie en Afrique du nord par exemple.
L’élu appelle notamment la France à « coproduire » avec son pays, à investir en Ukraine, qui a besoin de savoirs agronomiques ou encore techniques pour dépolluer des terres. Et « s’il y a des préoccupations pour certaines catégories de produits sensibles, on peut se mettre [autour de la] table et vraiment trouver un compromis acceptable pour les deux parties », a-t-il assuré.