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Quelles voies d’adaptation pour une ferme laitière bio face au changement climatique ?


TNC le 27/03/2025 à 10:23
vache-normande

(© Thierry Ryo/Adobe stock)

Le projet ClimaTerra vise à renforcer la résilience des exploitations agricoles face au changement climatique. Des cas types et des scénarios d’adaptation sont étudiés. Exemple d’un cas type sur un élevage laitier en système biologique.

Comment adapter son exploitation et ses pratiques au changement climatique ? Quelles actions mettre en place sur ma ferme pour être moins impacté ? C’est pour répondre à ces questions que le projet ClimaTerra a été lancé dans plusieurs régions de France. Lors d’un webinaire organisé par l’Institut de l’élevage le 14 mars dernier, dédié spécifiquement aux élevages bovins lait, plusieurs cas type ont été présentés. Prenons celui d’un système bio dans les Pays de la Loire. L’exploitation type possède :

  • 118 ha de SAU : 103 ha de SFP (93 ha de prairie, 10 ha maïs ensilage) ; 15 ha de méteil grain.
  • 112 UGB dont 81 VL.
  • 60 ares/VL ; 1,1 UGB/ha SFP.

Avec des printemps peu poussants et des étés secs qui impactent la pousse de l’herbe sur ces deux saisons, la quantité d’herbe et de maïs est en baisse. Pour faire face à cette situation, plusieurs scénarios ont été étudiés :

  • Scénario 0 : l’achat de fourrages.
  • Scénario 1 : la diversification fourragère avec l’introduction de sorgho, l’augmentation de la SFP avec l’arrêt des céréales, le maintien du troupeau et des objectifs de production.
  • Scénario 2 : les mêmes leviers que le scénario 1 auxquels on ajoute une optimisation du troupeau avec moins de génisses et un vêlage à 25 mois, et la réintroduction de céréales sur 6 ha.
Les différents scénarios envisagés pour faire face au changement climatique. (© Idele)

Le scénario 2 permet d’émettre moins de GES et de stocker davantage de carbone. En revanche, d’un point de vue économique, tous les scénarios entraînent une baisse de la marge brute aux 1 000 litres. Le revenu disponible est impacté d’environ 10 000 euros par an. À noter que le volet travail n’a pas été chiffré dans l’étude alors que ces scénarios nécessitent une main-d’œuvre supplémentaire.

Les impacts environnementaux et économiques des leviers mis en oeuvre. (© Idele)

Par rapport aux différents cas étudiés, trois voies d’adaptation sont possibles face au changement climatique, explique Élisabeth Castellan de l’Idele : « la diversification ou l’optimisation agronomique ; l’optimisation du troupeau et enfin l’extensification structurelle (en augmentant la SFP) ou tactique (comme des cultures à double fin). Un fonctionnement différent sera à envisager notamment pour gérer les stocks nécessaires l’hiver mais aussi l’été mais pour optimiser les nouvelles fenêtres de pâturage plut tôt en saison, plus tard ou même en hiver. » « Les trois scénarios envisagés augmentent la fragilité économique des exploitations », conclut Élisabeth Castellan.