Bilan météo : un mois de mars à l’envers en France
TNC le 09/04/2025 à 15:04
Les hautes pressions omniprésentes sur les îles Britanniques et les basses pressions près du Portugal ont piloté des conditions météo contrastées entre le nord et le sud pour un mois de mars sur la France… monté à l’envers ! MeteoNews nous explique pourquoi.
Un bon ensoleillement… au nord
« Qui dit anticyclone sur les îles Britanniques, dit un bon ensoleillement sur les régions situées les plus au nord. Ainsi, la moitié nord du pays a connu un excédent notable, plus encore les bords de la mer du Nord, alors que la moitié sud a, au contraire, connu un déficit, en particulier le Languedoc-Roussillon.
Cela se retrouve dans le classement des villes les plus ensoleillées avec en première position… Calais et ses 222 heures (normale 132 heures) ! Et il est probable que le secteur de Dunkerque ait été encore plus ensoleillé (pas de données). Et c’est à Millau, dans l’Aveyron, que le chiffre le plus bas a été enregistré avec 113 heures seulement (normale 173 heures). Carcassonne s’est contenté de 131 heures.
La dépression portugaise a en effet fréquemment provoqué un flux de sud-est humide et nuageux sur les régions du sud et notamment le Languedoc-Roussillon où les grisailles ont largement dominé…
Quant à la moyenne nationale, elle s’élève à 176 heures pour une normale de 161 heures. Un léger excédent de 9 % est donc noté, loin des records (93 heures de minimum en 2001 et 242 heures de maximum en 1961).
Des pluies à l’envers
Mêmes causes, mêmes effets ! Anticyclone au nord = peu de pluie au nord de la Loire… et dépression au sud = excédents sur les régions méridionales.
Le quart sud-est en particulier a été très arrosé, jusqu’à 4 voire 5 fois les normales sur les Bouches-du-Rhône, le Var, l’Ardèche et certains secteurs de la Corse. La bonne nouvelle, c’est le retour de l’humidité de surface sur le Languedoc-Roussillon, devenue même excédentaire après presque 3 ans de déficit chronique ! Au contraire, le tiers nord a été très peu arrosé, avec de gros déficits vers l’embouchure de la Loire, sur le Perche, le Nord, le Pas-de-Calais ou encore le nord de la Champagne.
C’est d’ailleurs la ville de Valenciennes qui a été la plus sèche de France au cours de ce mois de mars 2025 avec 3 mm de pluie seulement (normale 51 mm soit 94 % de déficit). Quant au maximum, il revient à la station de Restonica, en Haute-Corse, à 1300 m d’altitude avec 568 mm de précipitations (dont 250 mm en deux jours les 13 et 14).
Marseille-Marignane bat son record du mois de mars le plus pluvieux avec 170 mm, battant mars… 2024 et ses 153 mm. La normale y est de 29 mm, soit quasiment 6 fois moins que cette année.
En moyenne nationale mensuelle, la France a ainsi reçu 51 mm au lieu de 54 mm, soit un chiffre très proche de la normale, mais finalement peu représentatif du mois de mars 2025 tant les disparités ont été marquées. Pour mémoire, rappelons les extrêmes de 6 mm de moyenne nationale en mars 1961 pour le mois le plus sec, et 132 mm en mars 2001 pour le plus pluvieux.
Petite douceur
Jamais ni franchement froid ni très doux, ce premier mois de printemps s’en sort une fois de plus avec un léger excédent thermique à l’échelon national.

C’est entre un petit quart nord-est et le nord des Alpes que l’excédent est plus marqué, localement + 1,5 à + 2 degrés (comme à Langres) et dans le sud-ouest que des très légers déficits ont pu être enregistrés (- 0,1 degré à Tarbes, – 0,2 à Millau).
Le minimum absolu du mois en plaine a été atteint à Mourmelon-le-Grand (Marne) avec – 8,3 degrés le 18. Le maximum absolu a été mesuré à Céret (Pyrénées-Orientales) avec 26,7 degrés le 31.
Au final, mars 2025 termine à 9,6 degrés de moyenne nationale pour une normale 1991-2020 de 8,8 degrés. Le surplus est donc de 0,8 degré. Le mois de mars le plus chaud reste en 2017 (10,7 degrés) et le plus froid en 1971 (3,8 degrés).
Événements marquants
Un épisode neigeux s’est produit mi-mars sur les régions centrales, du 13 au 16, donnant 4 cm au sol à Langres, 6 cm dans la Creuse et 19 mm à Château-Chinon. Des chiffres loin d’être exceptionnels, mais un épisode malgré tout assez tardif.
Le vent d’autan a été particulièrement présent avec 10 jours de vent fort à Toulouse soufflant jusqu’à 109 km/h le 21 (et 104 km/h le 8), une valeur très élevée. À Bagnères-de-Luchon, une rafale a 153 km/h a été relevée dans la nuit de 20 au 21 !
En conclusion, des chiffres moyens nationaux s’éloignant peu des valeurs moyennes d’un mois de mars… ne mettant absolument pas en valeur ce mois de mars 2025 atypique : sec et ensoleillé au nord, pluvieux et sombre au sud… »
Avec MeteoNews