Un vigneron condamné pour avoir rayé les étiquettes de bouteilles bradées en GMS
AFP le 09/04/2025 à 17:45
Un viticulteur de Gironde a été condamné mercredi par le tribunal de Libourne à 500 euros d'amende avec sursis, pour avoir « détérioré » dans des supermarchés des étiquettes de vins vendus à très bas prix lors des manifestations agricoles de l'hiver.
Lors d’actions menées avec son syndicat, ce vigneron avait barré ou apposé des autocollants « produits importés » sur les codes-barres et étiquettes de vins vendus moins de trois euros dans trois magasins Lidl et un Leclerc du département.
« On est là pour montrer qu’on n’arrive pas à vivre à ces prix-là », avait expliqué à l’audience ce vigneron de l’Entre-deux-Mers, secrétaire général adjoint des Jeunes agriculteurs en Gironde, rejetant l’accusation de « dégradation » puisque « barrer des codes-barres n’altère pas la qualité du produit ».
Pour avoir « détérioré » l’équivalent de 18 000 euros de bouteilles en les rendant « invendables », le tribunal de Libourne l’a condamné à 500 euros d’amende avec sursis, en deçà des réquisitions du parquet, qui avait demandé 1 000 euros d’amende avec sursis.
« La détresse des agriculteurs n’a pas été entendue. Pendant que les grandes surfaces vendent du vin à prix cassé, on a des exploitations en redressement judiciaire chaque jour », a réagi mercredi le mis en cause auprès de l’AFP, en maintenant que « ces bouteilles restaient commercialisables ». Il va faire appel de la décision.
Premier vignoble AOC de France en superficie, le Bordelais est en proie à une crise de surproduction depuis plusieurs années.
Deux plans d’arrachage de vignes successifs ont ramené à 95 000 hectares les surfaces cultivées, contre 125 000 ha au début des années 2000, et la récolte de l’an passé, qui a pâti aussi de conditions météorologiques difficiles, a été la plus faible depuis 1991. L’interprofession espère qu’elle permettra de vider les chais et de faire remonter le prix du vin en vrac.