Le groupe Avril reste « confiant » malgré un bénéfice 2024 en recul
AFP le 16/04/2025 à 14:15
Le groupe agroalimentaire Avril a annoncé mercredi un bénéfice net en recul de 36 % en 2024, sous l'effet de la baisse des prix des matières premières, mais se dit « confiant » pour la suite, dans un contexte international incertain lié en particulier aux droits de douane.
Le géant français des huiles et protéines végétales, connu du grand public pour ses marques Lesieur et Puget, a engrangé un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros, en repli de 2 %, pour un bénéfice net de 25 millions d’euros.
Ce recul est à imputer à la baisse du prix des matières premières dans toutes les activités, à l’exception de l’huile d’olive, explique Avril, qui souligne en revanche la croissance des volumes vendus.
L’Ebitda (excédent brut d’exploitation), à 370 millions d’euros (+8 %), est d’ailleurs la deuxième meilleure performance du groupe, a relevé son directeur général Jean-Philippe Puig auprès de journalistes.
Le recul du bénéfice tient aussi à des amortissements en hausse, du fait d’acquisitions réalisées l’an dernier, ajoute-t-il.
Pour la suite, le groupe, présidé par le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau, affiche sa confiance et son intention de poursuivre ses investissements notamment de croissance externe.
« On est parfaitement en ligne » avec le plan stratégique à horizon 2030 « qui consiste à développer le groupe pour augmenter de 200 millions d’euros l’Ebitda et le porter à 550 millions d’euros », a dit M. Puig.
Concernant l’impact éventuel des conflits sur les droits de douane lancés par Donald Trump, « comme ça change à peu près tous les jours, c’est très difficile de savoir quel sera l’impact sur le groupe », a-t-il ajouté.
Les cours des matières premières agricoles, notamment du colza, ont été un peu plus volatiles, mais sans « impact notable à ce stade ». « Il faut rester très calme (…) les traders sont là aussi pour assurer une certaine stabilité de nos revenus et anticiper des variabilités importantes », dit-il.
Par la suite, si les surtaxes se mettent en place, « on anticiperait, potentiellement, un petit peu d’inflation » et un risque de récession des économies. « C’est ça qui pourrait impacter nos résultats », mais seulement à partir du « troisième trimestre, si tant est que cela doive perdurer ».
Aux Etats-Unis, Avril détient une usine oléo-chimique, dont il pourra choisir la provenance des matières premières en fonction des droits imposés, explique le dirigeant.
Concernant la demande faite par le président Emmanuel Macron aux entreprises de suspendre leurs investissements aux Etats-Unis, Avril explique finir la réalisation d’un projet réalisé en 2024 : « l’usine est pratiquement terminée, elle démarre à l’été. Je ne veux pas arrêter une usine après y avoir mis des dizaines de millions, ça n’aurait aucun sens », explique M. Puig, ajoutant que le groupe « n’a pas prévu de grands investissements au-delà de » ceux déjà engagés.