Origine France des produits : « impératif » de lutter contre la « francisation »
AFP le 24/04/2025 à 14:09
La ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire Annie Genevard a réaffirmé jeudi dans un supermarché du Val-d'Oise la volonté du gouvernement de lutter contre la « francisation » des produits, c'est-à-dire l'étiquetage frauduleux de produits étrangers.
Des fraises aux herbes aromatiques en passant par le bœuf, la ministre a déambulé jeudi matin au milieu des étals de produits frais du supermarché Leclerc d’Osny, au nord du Val-d’Oise, guidée par les enquêteurs de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).
« Lutter contre la francisation est absolument impératif pour les producteurs français qu’il nous faut protéger de cette pratique qui est intolérable, déloyale, mensongère et à laquelle nous entendons bien porter un coup déterminé », a déclaré Annie Genevard, aux côtés de Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du commerce.
Dans ce supermarché, aucun gros manquement réglementaire n’a été relevé par les enquêteurs, tout juste ont-ils constaté que les carottes en vrac devaient être un peu plus lavées pour que la terre ne pèse pas lourd sur la balance.
« Le but des contrôles : apprendre aux consommateurs à regarder »
Au quotidien, les enquêteurs contrôlent les étiquettes, demandent les factures pour vérifier la traçabilité des produits et « en cas de suspicion » peuvent « procéder à des prélèvements », relate l’un d’eux. Ils sont ensuite envoyés en laboratoire et comparés à leur banque de données, le procédé permettant de déterminer le terroir du produit.
Poires, tomates, melons charentais, champignons… les enquêteurs sont particulièrement vigilants pour certaines denrées, plus sujettes aux fraudes que d’autres.
« Le consommateur a besoin d’être éduqué. Le but des contrôles est de leur apprendre à regarder », relève Philippe Court, préfet du Val-d’Oise à la politique de contrôles soutenue. Les manquements les plus graves sont affichés sur les réseaux sociaux de la préfecture.
1 800 avertissements et 560 procès-verbaux
Axant son discours sur le soutien aux producteurs et en prenant l’exemple de la production de volailles, la ministre de l’agriculture a rappelé son souhait de lancer des « conférences de la souveraineté alimentaire » avec l’objectif de « lever avec les filières tous les freins qui dégradent la souveraineté alimentaire française, et qui sont autant de freins à la production ».
En 2024, dans le contexte de protestation du monde agricole, certains agriculteurs français s’étaient rendus dans des supermarchés pour sensibiliser l’opinion sur la concurrence de produits d’origine étrangère.
La Répression des fraudes avait renforcé sur toute la chaîne de commercialisation ses contrôles et relevé un « taux d’anomalie de 34 % », ayant conduit à 1 800 avertissements (cas les moins graves) et 560 procès-verbaux pour les fraudes les plus sérieuses qui ont fait l’objet d’amendes.