Face au manque de fourrage, adoptez la bonne stratégie !
TNC le 28/08/2018 à 08:54
« Qu'allons-nous donner à manger au troupeau cet hiver ? » : c'est la question du moment. La sécheresse a fait fondre les stocks : le manque d'herbe a obligé beaucoup d'éleveurs à rester en ration hivernale durant l'été et les silos de maïs ont bien avancé. Il faudra pour certains changer de cap. Réduire l'effectif à nourrir, tarir ou réformer des animaux, acheter de l'aliment... À chacun sa stratégie pour passer l'hiver.
La sécheresse de l’été n’a pas épargné la pousse de l’herbe. En effet, de nombreux éleveurs qui comptaient sur le pâturage pour fermer le silo de maïs ont été contraints de rester en ration hivernale quasi tout l’été. Et pour couronner le tout, les maïs ont, par endroits, fortement pâtis eux-aussi de ce manque d’eau.
L’heure est à la réflexion, plusieurs stratégies s’offrent aux éleveurs :
Pour ceux qui ont subi la sécheresse de plein fouet, il est important d’établir un bilan fourrager. Qu’avons-nous consommé durant l’été ? Qu’avons-nous en stock ? Qu’ont donné les ensilages de maïs ? Il faut alors calculer le nombre de parts possibles en fonction de la disponibilité pour ajuster la production en fonction du fourrage (à défaut de pouvoir faire l’inverse !).
Si les stocks sont limitants, il est pertinent de tarir les vaches les moins productives et/ou de réformer celles qui ne remplissent pas. Chez les éleveurs allaitants, certains animaux devront partir à l’abattoir plus précocement que d’habitude. Cela fera moins de rations à distribuer et donc des économies sur la durée, d’autant plus que le cours des aliments vire à la hausse du fait de l’envolée des céréales.
La vente de quelques animaux productifs peut être envisageable mais en dernier recours seulement car il ne faut pas oublier que si ça apporte un peu de trésorerie sur le moment, cela contribue à une fonte du capital sur du plus long terme.
L’idéal reste bien-sûr d’avoir prévu un peu plus de surfaces en maïs (certains ensileront toute leurs surfaces, y compris celles qui étaient initialement destinées à produire du maïs grain humide par exemple) ou d’avoir encore pas mal d’herbe en stock. Par endroits, le début des arrachages de betteraves arrive à pic.
Pour ceux qui n’avaient pas anticipé, l’achat d’aliments ou de fourrages reste possible mais il faudra bien calculer son coup (et son coût surtout !) car l’objectif reste le même : ne pas vendre du lait ou de la viande qui aura coûté plus cher à produire.
Si les stocks sont trop faibles, reste la piste de faire élever quelques animaux à l’extérieur. C’est le cas au Gaec Plaisir des champs (35) où les associés délèguent l’élevage de leurs génisses pour limiter les charges.