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Agriculture de conservation des sols

S. Singla : se former et faire un diagnostic complet pour une transition réussie


TNC le 01/03/2019 à 19:04

Agricultrice en Aveyron, Sarah Singla a repris la ferme familiale depuis 2008. Pour cette passionnée d’agriculture de conservation des sols (ACS), « se former et réaliser un diagnostic complet de son exploitation » sont des étapes clés avant de se lancer dans ces pratiques.

L’agriculture de conservation des sols, Sarah Singla a baigné dans ces pratiques depuis sa plus tendre enfance. « Cette troisième voie de l’agriculture entre le bio et le conventionnel est peu connue, voire inconnue, notamment auprès du grand public », explique l’agricultrice, installée sur l’exploitation familiale en Aveyron depuis 2008.

Avec son association Clé de sol, (dont elle est la présidente), François Stuck et l’association IDÉtorial, Sarah Singla a participé à la création du film documentaire « Bienvenue les vers de terre », lancé fin janvier 2019. L’objectif : communiquer et faire connaître l’agriculture de conservation des sols. « Le grand public cherche à comprendre comment les agriculteurs travaillent et savoir s’ils peuvent avoir confiance en eux », précise l’agricultrice. Son expérience, elle souhaite aussi la partager avec les agriculteurs et les conseillers techniques. En parallèle de son métier d’agricultrice, elle réalise des formations avec Hum’s.

Se former et réaliser un diagnostic complet

Avant de se lancer dans l’agriculture de conservation des sols, « il est important de se former et d’apprendre comment fonctionne un sol », précise Sarah Singla. Il est important d’être accompagné dans cette transition. « Il y a 20 ans, on ne savait pas faire mais on avait les trésoreries, qui permettaient « d’essuyer les plâtres ». Aujourd’hui, on n’a plus forcément les trésoreries pour « essuyer les plâtres » mais on sait faire ». Un conseil à retenir donc : « Aller se former et bénéficier des connaissances acquises par le passé pour faciliter la transition ». Viennent ensuite les étapes de diagnostic :

  • Le diagnostic chimique : réaliser une analyse de sol afin de « voir où on en est au niveau du Ph, etc ».
  • Le diagnostic de la structure du sol : « est-ce que mon sol est correctement structuré ou est-ce qu’il se reprend en masse ? Cela va donner une indication pour savoir s’il faut fissurer le sol au départ ou pas pour passer dans ce système », ajoute l’agricultrice.
  • Et enfin, le diagnostic agronomique : « quelle est la flore adventice présente ? ».

La porte d’entrée : le couvert végétal

Il n’y a pas de durée de transition type pour aller vers l’agriculture de conservation des sols. « Tout dépendra des conditions pédoclimatiques, de l’état de structure du sol au départ, etc », explique Sarah Singla.  Dans tous les cas, « la porte d’entrée de ce système sera d’abord le couvert végétal ».

« Aujourd’hui, il vaut mieux faire un couvert végétal avec un tout petit peu de travail du sol que de vouloir faire du semis direct sans couvert ». Le semis direct tout seul : « cela ne fonctionne pas ! C’est bien un système à part entière avec couverts végétaux et rotations », complète Sarah Singla.