Les agriculteurs agissent pour réduire leur empreinte carbone
TNC le 09/04/2019 à 05:52
Souvent pointés du doigt comme étant parmi les acteurs qui contribuent le plus aux émissions de gaz à effet de serre, les agriculteurs n’ont pas attendu la « marche pour le climat » pour agir contre le changement climatique. Depuis plusieurs années, de nombreux producteurs et éleveurs ont opéré des changements de pratiques pour réduire l’empreinte carbone de leur exploitation et adapter leurs systèmes de production aux évolutions du climat.
« Le réchauffement climatique est bien là », indique Olivier Deudon, responsable agrométéorologique chez Arvalis-Institut du végétal. Il s’attend notamment à une amplification des sécheresses agricoles dans les années à venir, ce qui aura inévitablement des conséquences sur les cultures.
Lire son interview : Quels impacts sur la ressource en eau et les cultures en France ?
Côté élevage aussi, le réchauffement climatique oblige les producteurs à s’adapter. Climalait, un programme initié par le Cniel, a imaginé les leviers d’actions à mettre en œuvre dans les élevages de différentes régions.
Les résultats de l’étude Climalait pour quatre zones d’élevage :
- Maine-et-Loire, région des Mauges
- Sud de l’Ille-et-Vilaine
- Seine-Maritime, pays de Caux
- Charente-maritime, région de la Saintonge
Déjà des changements de pratiques
Au-delà des études et des constats, les agriculteurs s’adaptent déjà au changement climatique.
Charlotte Kerglonou, éleveuse en Bretagne a déjà fait évoluer fortement son système de production. Elle a revu son système fourrager en passant de 20 ha de maïs ensilage à 5 ha, pour privilégier l’herbe. Quant à Christian Marty, producteur de grandes cultures en Haute-Garonne, il s’est converti à l’agriculture bio. Mais ses parcelles souffrent toujours d’érosion, dans une région où les orages violents sont nombreux et les températures élevées.
Par ailleurs, 8 000 fermes laitières sont déjà engagées dans la démarche « ferme laitière bas carbone » qui vise à promouvoir les pratiques agricoles et les leviers d’action pour réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre produits par l’élevage d’ici 2025. C’est notamment le cas de Jean-Marc Burette et de Ghislain de Viron.
Quant aux éleveurs allaitants, grâce au projet Life beef carbon, ils peuvent établir le bilan carbone de leur exploitation et connaître les leviers possibles pour réduire leur empreinte environnementale. Olivier Delonay, éleveur naisseur-engraisseur de Blondes d’Aquitaine à Jans (Loire-Atlantique), a ainsi décidé, suite au diagnostic, d’avoir le moins d’animaux improductifs possible. Il a réduit l’âge au vêlage des primipares. Il s’est également penché sur l’alimentation en allant chercher une production de protéine au plus près de sa ferme : il est passé du soja au colza.
Voir le témoignage d’Olivier Delonay, éleveur en Loire-Atlantique : « J’ai réduit mon empreinte carbone, amélioré ma technicité et fait des économies. »