11 750 ha et plus de 1 000 exploitations sinistrées dans l’Hérault
AFP le 03/09/2019 à 11:06
Quelque 11 750 hectares et 1 050 exploitations ont été sinistrés par la canicule dans l'Hérault, où un record historique de température en France - 46°C - a été enregistré le 28 juin, a précisé lundi à l'AFP le président de la chambre d'agriculture.
C’est la viticulture qui a été la plus touchée avec environ 10 000 hectares sinistrés dans le département, a ajouté Jérôme Despey, d’après le bilan établi à la toute fin août par la chambre d’agriculture de l’Hérault, qui parle de 218 communes impactées.
« Ce coup de feu que nous avons eu le 28 juin avec des vignes comme brûlées au chalumeau par un vent extrêmement chaud s’est prolongé depuis par une sécheresse longue et intense », a expliqué Jérôme Despey, qui est également numéro 2 de la FNSEA.
« On considère qu’il n’y aura pas de mortalité du cep sur des vignes qui ont été grillées alors qu’elles étaient en place depuis plusieurs années mais il est probable qu’un certain nombre de jeunes ceps plantés récemment soient morts. On le saura début 2020, après la taille », poursuit le viticulteur.
Alors que dans l’Hérault, les vendanges sur des cépages précoces commençaient aux alentours du 15 août ces dernières années, en 2019, elles ont débuté autour du 25 août parce que les températures élevées la nuit ont retardé la bonne maturité du raisin, relève-t-il. Le début des vendanges dans l’Hérault « confirme la baisse du potentiel de production engendrée par la canicule et la sécheresse qui l’a suivie », selon Jérôme Despey, parlant de 20 à 60 % de pertes sur certaines parcelles.
Améliorer le système d’assurance
À court terme, les viticulteurs attendent désormais les premières mesures du gouvernement – le dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti, des prises en charges de cotisations sociales et des reports d’annuité et d’intérêts d’emprunt « pour permettre de préserver la trésorerie », souligne Jérôme Despey.
À plus long terme, ils demandent aussi une amélioration du système d’assurance : « un viticulteur comme moi a une franchise à 25 % sur le coup de chaud ou la sécheresse et perdre ce pourcentage de production, ça commence à compter : c’est pour cela qu’il y a très peu de viticulteurs qui sont assurés », témoigne Jérôme Despey. « Pour la grêle ou le gel, on peut racheter de la franchise jusqu’à 10 %. Pour la sécheresse, ce n’est pas possible », déplore-t-il.
Face aux effets du réchauffement climatique, Jérôme Despey plaide également auprès du gouvernement « pour une combinaison d’outils liés à la gestion de l’eau » – extensions des réseaux existants (canaux), réutilisation des eaux usées et retenues collinaires. Il voit dans l’élaboration de cépages résistants à la sécheresse et aux maladies (mildiou et oïdium) « un élément qui va être primordial pour les années à venir ».