La France toujours championne de la production de sucre en Europe
TNC le 07/11/2019 à 18:04
Alors que les arrachages de betteraves sucrières se poursuivent, la production annuelle française est attendue à 36,9 Mt pour cette campagne et le rendement moyen est estimé à 81,9 t/ha à 16°S selon Agreste. Les cultures ont une fois de plus souffert de la sécheresse cette année. La Commission européenne s'attend à une production française à 5,1 Mt de sucre blanc équivalent. Mais comment se positionne la France par rapport aux autres pays ?
La France est le premier producteur européen de sucre (métropole + Dom), le deuxième producteur mondial de sucre de betterave et se classe comme neuvième producteur de tous sucres confondus à l’échelle mondiale.
Pour la campagne sucrière 2019/20, les dernières estimations d’Agreste (au 1er octobre) tablent sur une production française de betteraves sucrières de 36,9 Mt, soit une baisse de 3 Mt par rapport à la campagne précédente.
Le rendement betteravier moyen est estimé à 81,9 t/ha à 16°S, en très légère baisse par rapport à l’an passé. Ces prévisions tranchent avec les premières estimations faites par Tereos à la mi-septembre. Le groupe avait indiqué par un communiqué une moyenne de 86 t/ha à 16°S, tout en faisant état de résultats « très contrastés selon les régions et au sein même d’un bassin de production : plus de 90 t/ha pour les usines du nord de la France, près de 90 t/ha pour le sud de Paris, environ 80 à 85 t/ha pour la Picardie et légèrement plus de 80 t/ha pour le Grand Est ».
Quant à la sole de betteraves, à 450 695 ha, elle est en recul de 7,2 % comparé à 2018/19 mais en hausse de 3,9 % par rapport à la moyenne quinquennale.
L’essentiel de la production dans les Hauts-de-France
En France durant la campagne 2018/19, plus de 26 000 planteurs ont produit près de 39,6 Mt de betteraves sucrières à 16 % de richesse en sucre. Les cultures sont réparties dans les huit régions productrices situées essentiellement au nord de la Loire, sur une surface de 485 000 ha.
La région Hauts-de-France concentre l’essentiel de la production, avec près de 234 000 ha emblavés en 2018/19 et un peu moins pour la campagne actuelle, à 214 400 ha. La récolte est attendue à près de 18 Mt pour la campagne 2019/20 dans cette région.
Sur l’ensemble du territoire, les surfaces de betteraves ont nettement augmenté jusqu’à atteindre un pic en 2017/18. Elles sont restées stables l’année suivante mais les rendements ont fortement diminué, avec une moyenne passant de 96,1 t/ha à 16°S en 2017/18 à 82 t/ha à 16°S en 2018/19, en raison de la sécheresse.
Après transformation dans une sucrerie de l’un des cinq groupes sucriers présent en France métropolitaine (Groupe Cristal Union, Tereos, Saint Louis Sucre, Lesaffre Frères, Ouvré et Fils SA), ces betteraves ont permis de produire 5,105 Mt de sucre blanc, soit une baisse de 18 % comparé à la campagne précédente, qui était la première après la fin des quotas.
Fin des quotas, début de la crise
La production betteravière avait bondi durant la campagne 2017/18 en France, mais aussi dans l’Union européenne, avec la forte expansion des surfaces, résultat de l’optimisme généré à l’époque par la petite révolution que représentait la fin des quotas sucriers et des prix qui avaient atteint des sommets début 2017. Mais c’était sans compter l’effondrement du prix du sucre à partir de la fin de l’année 2017, « en raison d’une production mondiale record et d’une interdépendance plus grande des marchés européens et mondiaux », expliquait Agreste dans une note de synthèse de juin 2018. La demande sucrière mondiale ne cesse pourtant de croître, mais pas suffisamment pour absorber cette surproduction. La fin des quotas a donc mené à une profonde crise, avec un marché du sucre très dégradé par la restructuration du secteur à l’échelle mondiale.
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2 Mt de sucre français expédiées vers l’UE en 2018/19
Pour la campagne 2018/19, la majeure partie de la production française de sucre de betterave est vendue sur le territoire national (2,9 Mt) ou dans l’Union européenne (2 Mt), tandis qu’une plus petite part est exportée vers les pays tiers (0,8 Mt).
Au sein de l’UE, le sucre français est essentiellement expédié vers l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne. En extra-communautaire, les principaux clients sont localisés en Afrique de l’Ouest, Afrique du Nord et Moyen-Orient.
En somme, « avec un solde positif de 963 M€ en 2018 (année civile), la contribution de l’industrie sucrière à la balance commerciale du pays est essentielle » explique Cultures sucre.
La France, premier producteur européen
Au sein de l’Union européenne, la France est le plus grand pays producteur, avec ses 5,105 Mt de sucre blanc équivalent produites en 2018/19. Le sucre français représente près de 30 % de la production européenne.
Parmi les plus importants producteurs, l’Allemagne se classe en seconde position (4,20 Mt de sucre blanc équivalent en 2018/19), puis arrive la Pologne (2,19 Mt) et enfin les Pays-Bas (1,14 Mt) et le Royaume-Uni (1,13 Mt). Tous les autres pays ont une production inférieure à 1 Mt.
Et dans le monde ?
À l’échelle mondiale, 110 pays fabriquent du sucre à partir de canne à sucre ou de betterave, et quelques pays à partir des deux cultures. La France en fait partie, puisqu’en plus des betteraves sucrières produites en métropole, de la canne à sucre est cultivée dans les Dom.
Pour la campagne 2018/19, 186,2 Mt du sucre brut ont été produites dans le monde. La part issue de la production betteravière représente environ 20 % du sucre total produit.
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