« La France défendra ses entreprises, ses pêcheurs et agriculteurs »
AFP le 29/01/2020 à 17:00
La France sera « extrêmement vigilante » dans les négociations à venir avec le Royaume-Uni sur la protection de ses entreprises, agriculteurs et pêcheurs, a déclaré mercredi sa secrétaire d'État aux affaires européennes.
« Nous avons plusieurs points de vigilance absolue pour que nous puissions protéger pleinement nos concitoyens, nos agriculteurs, nos pêcheurs, nos entreprises », a déclaré Amélie de Montchalin à l’issue d’un Conseil des ministres consacré notamment au Brexit.
Une fois sorti vendredi de l’Union européenne, le Royaume-Uni va devoir négocier d’ici au 31 décembre les conditions de sa relation future avec les Vingt-Sept dans une série de domaines (commerce, sécurité intérieure, mobilités, etc.). Pendant cette période de transition, le droit européen continuera de s’y appliquer comme dans le reste de l’Union.
« Si on veut conclure un accord rapidement, c’est possible. Nous respectons les mêmes normes, nous continuons sur le commerce des biens en particulier à avoir un alignement réglementaire et dans ce cas nous sommes prêts à signer très rapidement », a noté Amélie de Montchalin.
Si les Britanniques veulent adopter d’autres normes, le « zéro tarif douanier, zéro quota » souhaité par Londres devra être garanti par un « zéro dumping », a-t-elle souligné. « Nous serons extrêmement vigilants sur les normes sanitaires, de production agricole », a-t-elle dit. Les sujets « fiscaux, sociaux », notamment la question des aides d’État, seront aussi au cœur des négociations.
Lire aussi : Brexit – Quel sera l’impact sur le marché de la viande bovine française ?
Quel sera l’impact sur le marché des produits laitiers français ?
« Nous devons préserver le meilleur accès aux eaux britanniques pour les pêcheurs français et maintenir dans ce secteur une situation de concurrence loyale avec le Royaume-Uni », a-t-elle martelé en annonçant qu’elle rencontrerait mardi des pêcheurs à Port-en-Bessin (Calvados).
Si les termes de la relation future ne sont pas calés au 31 décembre et si Londres se refuse, comme il l’a déjà laissé entendre, à demander une extension de cette période de transition, la France mettra alors en œuvre les mesures de contingence (douanières, portuaires, vétérinaires..) qu’elle avait envisagées en 2019 en cas de « no deal » (non accord sur la sortie de l’UE).
La France doit se « préparer à un tel scénario », il faut « être prêt à toutes les éventualités », a relevé la secrétaire d’État. « Nous n’avons de notre côté aucune raison de vouloir précipiter les choses (…) On ne va pas signer le 31 décembre à 23 h à mauvais accord à contrecœur », a-t-elle insisté.