La réglementation européenne suffisante pour prévenir l’effet cocktail
TNC le 05/05/2020 à 14:50
Actuellement, les risques liés à la présence de résidus de pesticides dans les aliments sont évalués substance par substance. Pour mieux connaître les risques de la combinaison de plusieurs de ces produits sur la santé humaine, l’agence européenne de sécurité des aliments a mené deux évaluations concluant que l’exposition cumulée, via l’alimentation, présente des risques limités qui ne justifient pas de modifier la réglementation européenne.
L’EFSA, l’agence européenne de sécurité des aliments, a rendu publics le 29 avril les résultats de deux évaluations relatives à l’exposition cumulée aux pesticides à travers l’alimentation humaine, et ses conclusions s’avèrent plutôt rassurantes quant à un potentiel « effet cocktail ». « Le risque pour le consommateur associé à une exposition cumulée par l’intermédiaire de l’alimentation est, avec des degrés variables de certitude, inférieur au seuil qui requiert une action réglementaire et ce, pour tous les groupes de population couverts », estime ainsi l’agence.
Ces deux publications sont deux rapports pilotes, qui portent l’un sur deux effets chroniques sur le système thyroïdien, l’autre sur deux effets aigus sur le système nerveux. Les résultats ont été obtenus à partir des données de surveillance sur les résidus de pesticides dans les produits alimentaires, recueillies par les États membres de l’UE entre 2014 et 2016, et qui ont été combinées aux données sur la consommation alimentaire de dix groupes d’individus variés. Ces groupes ont été sélectionnés afin d’obtenir une répartition représentative de zones géographiques et de tranches d’âge différentes : enfants en bas âge (Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni), autres enfants (Bulgarie, France, Pays-Bas), et adultes (Belgique, République tchèque, Allemagne, Italie).
We just published the results of our two pilot assessments on the risks posed to humans by residues of multiple #pesticides in #food – one considering chronic effects on the thyroid system and the other acute effects on the nervous system. More info: https://t.co/l3og9r9lMD pic.twitter.com/trdYnHQQa1
— EFSA (@EFSA_EU) April 29, 2020
Pas de dépassement du seuil réglementaire lié à l’effet cocktail
Concernant l’impact sur le système nerveux, l’étude portait sur deux effets : l’inhibition de l’acétylcholinestérase, et certaines altérations fonctionnelles, et a évalué les effets de combinaisons de différents groupes de pesticides reconnus pour leurs effets sur le système nerveux. L’étude conclut que l’exposition cumulée à ces pesticides n’augmente pas le risque au-delà du seuil établi pour revoir la réglementation.
Concernant l’impact sur la thyroïde, le rapport étudiait l’hypothyroïdie, ainsi que l’hypertrophie, l’hyperplasie et la néoplasie des cellules parafolliculaires. Là encore, les résultats n’ont pas montré que le risque lié à l’exposition combinée de pesticides responsables d’effets chroniques sur la thyroïde dépassait le seuil qui requiert une action réglementaire.
Des évaluations sur les effets des pesticides sur d’autres organes et d’autres fonctions du corps sont prévues pour les années à venir, en accord avec la réglementation de l’UE sur les pesticides qui stipule que les effets cumulatifs et synergiques des pesticides doivent être pris en compte dans l’évaluation des risques alimentaires, lorsque les méthodologies appropriées sont disponibles. La réglementation européenne doit garantir que les résidus de pesticides, y compris quand ils sont cumulés, n’ont aucun effet sur la santé humaine.
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