Denormandie veut les mêmes normes environnementales en agriculture pour l’Europe
AFP le 07/10/2020 à 12:36
Les normes environnementales « doivent être les mêmes partout en Europe » pour les produits alimentaires dans le cadre de la future politique agricole commune (Pac), a estimé mercredi le ministre de l'agriculture, au lendemain de la réautorisation en France des insecticides néonicotinoïdes pour la culture des betteraves.
« L’ Europe est un marché commun (…) il est inacceptable que dans nos étals de supermarchés vous ayez un concombre européen qui n’a pas les mêmes normes écologiques qu’un concombre français » a déclaré Julien Denormandie sur Europe 1. « Ce sur quoi je me bats auprès de la Commission européenne et des autres ministres européens, c’est que les règles environnementales s’appliquent partout en Europe », a déclaré le ministre. Pour y arriver, « on a un événement historique, qui est cette nouvelle politique agricole commune » en cours de négociation. « Quand vous négociez les règles de la politique agricole commune, vous demandez que ces règles s’appliquent partout pareil » a-t-il ajouté.
"Ce que je demande, c'est d'obtenir que ces règles s'appliquent partout en Europe et c'est la moindre des choses (…) C'est inacceptable de voir sur nos étals qu'il n'y a pas les mêmes normes" pic.twitter.com/1PdsKHj5ks
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) October 7, 2020
Le ministre a défendu la décision « difficile » prise jeudi par l’Assemblée nationale française de réintroduire temporairement, pour trois ans, l’utilisation des insecticides néonicotinoïdes dans la culture des betteraves, afin de préserver la filière française de sucre et alcool, qui emploie 46 000 personnes. « Est-ce qu’on veut sauver la filière française du sucre ou importer du sucre étranger moins disant environnementalement ? » a-t-il lancé.
La filière betterave à sucre fait face à de fortes distorsions de concurrence à l’intérieur même de l’Union européenne. 14 pays sur 19 producteurs de betteraves (Allemagne, Royaume-Uni, Pologne, Belgique, Danemark, Roumanie, Espagne, Autriche, Croatie, Finlande, Lituanie, République Tchèque, Slovaquie et Grèce) ont accordé des dérogations à l’utilisation des néonicotinoïdes en 2019 et 2020, alors que la France, qui les avait interdits en 2018, s’apprête à subir une récolte en forte baisse en raison d’une « jaunisse » transmise par un insecte. Ce qui risque de remettre en cause la pérennité de ses usines de transformation par manque de betteraves pour les alimenter. Par ailleurs, sur le plan économique, 12 pays sur 19 subventionnent la production de betteraves en mettant en œuvre des « aides couplées » dans le cadre de la Pac, au titre de la subsidiarité de la Politique agricole européenne.
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