Dans quels cas faire appel à un géobiologue ?
TNC le 12/11/2020 à 06:03
Des soucis non expliqués dans le troupeau, pourquoi ne pas creuser du côté de la géobiologie ? Mais d'ailleurs, que fait un géobiologue sur l'élevage ? Comment son passage peut-il impacter la production du troupeau ? Réponses d'une vétérinaire et d'un géobiologue.
Courants parasites, failles souterraines… Si nous ne les sentons pas, les vaches sont quant à elles plus sensibles aux perturbations électriques et telluriques. Et cela peut impacter leur comportement et leur production tant en quantité qu’en qualité.
Le lien entre qualité du lait et géobiologie
Caroline Oulhen, vétérinaire pour Eilyps explique : « Une anomalie de cet ordre provoque du stress, une baisse des défenses immunitaires et une rétention du lait chez les vaches laitières. Cela les rend plus sensibles aux agents pathogènes, d’où les cellules et mammites. »
Or, qui dit cellules dit augmentation de la conductivité du lait, et donc une meilleure circulation du courant électrique. Pour la vétérinaire, « c’est un cercle vicieux ».
« Bien sûr, tous les problèmes de qualité du lait ne viennent pas de là, rassure-t-elle. Mais si, les performances du troupeau restent anormalement basses malgré la vérification des facteurs de risque et de l’intervention de conseillers et spécialistes, il peut être opportun de faire appel à un géobiologue. »
Analyse électrique et tellurique
Alors, la géobiologie, c’est quoi ? C’est l’étude des influences de l’environnement sur le vivant. Elles sont de 2 ordres :
– Électriques (courants parasites et champs électromagnétiques liés à l’élevage ou à son environnement extérieur),
– Telluriques (courants d’eau souterraine, zones de failles, réseaux géomagnétiques).
Stéphane Demée est géobiologue. Sur un élevage, il travaille sur ces deux axes. « On vérifie d’abord la conformité électrique en mesurant les prises de terre, les défauts électriques et les liaisons équipotentielles. Puis on recherche les éventuels courants parasites. » Vient ensuite l’analyse tellurique et pour cela, pas d’instrument de mesure, « on travaille aux baguettes. »
Si les perturbations liées au sol gênent les vaches, elles sont amplifiées par les installations de l’exploitation (et encore plus si elles sont défaillantes). « En Bretagne par exemple, il y a beaucoup de failles. Un robot de traite ou un poste de clôture électrique implantés sur l’une d’entre elles et l’influence électrique du matériel va se diffuser via la faille ou l’eau souterraine. Même une installation électrique correcte peut causer des soucis en étant placée au mauvais endroit. »
Dans quels cas faire intervenir un géobiologue sur l’élevage ?
Comme l’explique Caroline Oulhen, des soucis de production laitière, qualité du lait ou reproduction non expliqués malgré la vérification des installations et des pratiques peuvent être résolus par la géobiologie.
Stéphane Demée explique la procédure : « À la prise de rendez-vous, le géobiologue doit vous expliquer sa façon de procéder, ce qu’il va rechercher. Ensuite, l’intervention sur place dure au minimum une demi-journée, le temps d’analyser les 2 axes [électriques et telluriques, NDLR]. Le professionnel doit vous rendre un rapport avec une hiérarchisation des mesures à prendre. Ces modifications sont à faire soit par l’éleveur ou par un électricien selon les cas. Une fois les changements effectués, le géobiologue doit revenir contrôler l’efficacité et ajuster si besoin. »
Enfin, l’expert rappelle qu’il existe trois types de prestations :
– Préventive, pour l’étude de construction d’un bâtiment ou d’installation de panneaux solaires par exemple ;
– Curative, en cas de soucis sur l’élevage ;
– Et périodique (contrôle annuel par exemple) parce que selon lui, « le circuit électrique d’une ferme vieillit mal car il est régulièrement soumis à l’eau ou encore aux produits comme l’ammoniac. »