Elisa partage son expérience dans une ferme laitière de 930 VL
TNC le 02/02/2021 à 06:02
Elisa est originaire du Morbihan. Depuis un an, elle travaille dans une exploitation laitière en Nouvelle-Zélande. Via le réseau AgriBretagne, elle partage son quotidien à l'autre bout du monde.
Elisa se présente : « J’ai 23 ans et je suis originaire de Moréac dans le Morbihan. » C’est à son tour de prendre la parole sur le compte Twitter d’AgriBretagne, association qui donne la parole aux agriculteurs bretons pour faire découvrir leur métier au grand public à travers les réseaux sociaux.
Bonjour, merci à Soizic pour son passage la semaine dernière.
— Agribretagne (@agribretagne) January 25, 2021
Je m’appelle Elisa AUKES, j’ai 23 ans et je suis originaire de Moréac dans le Morbihan. Cette semaine je vous emmène à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande. #agribretagne #Fragtw #agrinewzealand @AGofTheWorld pic.twitter.com/IJB406KdPt
Durant une semaine, la jeune femme nous emmène à l’autre bout du monde : « Depuis un an, je travaille dans une exploitation laitière à Ashburton, une commune située à 1h au sud de Christchurch. » Après avoir obtenu son BTS Acse et sa licence pro, Elisa a travaillé dans une exploitation laitière de sa région puis en Irlande et enfin en Nouvelle-Zélande où elle figure parmi les 5 salariés pour gérer les 930 vaches laitières et 235 ha.
Ces expériences me font apprendre beaucoup de choses et je rapporterai des techniques avec moi en France.
« Je souhaite à l’avenir m’installer sur l’élevage laitier familial mais avant cela, il est important pour moi de découvrir différents systèmes de production dans d’autres pays », explique-t-elle.
Sur cette ferme, nous sommes 5 salariés avec 930 vaches et 235 ha. Nous avons deux troupeaux qui pâturent sur deux « blocks » différents.
— Agribretagne (@agribretagne) January 25, 2021
Cette semaine, je vais vous présenter mon quotidien. Nous aborderons la gestion de l’herbe, l’irrigation et la traite… #agribretagne pic.twitter.com/s2iHT5ls9S
Du pâturage maximisé grâce à l’irrigation
Sur la ferme comme majoritairement en Nouvele-Zélande, on compte sur le pâturage, sauf l’hiver où les animaux partent sur une exploitation voisine. « En ce moment [pleine période estivale, NDLR] la pousse de l’herbe est de 70 kg MS/ha/j mais elle grimpe au printemps à 100 kg MS/ha/j. » Elisa montre en vidéo ce qu’elle appelle « la tâche principale de la journée » : l’irrigation, qui se gère via un pivot et quatre rotorainers :
Sur la vidéo, je vous montre les différentes étapes pour déplacer le rotorainer d’un champ à un autre. Nous devons fermer le point d’eau, ensuite nous déplaçons le roto dans le champ souhaité. #agribretagne #fragtw pic.twitter.com/CtSN1aDZvG
— Agribretagne (@agribretagne) January 26, 2021
Elle explique : « Le pivot, installé en juillet 2020, couvre 1/3 de la surface de la ferme. Il est en marche 24h/24 et 7j/7 et permet un gain de 30 % de kg de MS/ha d’herbe supplémentaire comparé à un rotorainer. Il faut 6 jours pour que le pivot fasse un aller-retour. »
« Les rotorainers ont une rotation de 9 jours. Par passage, il y a 45 mm d’eau qui sont dispersé au sol soit 5 mm d’eau par jour. Il faut savoir qu’il y a très peu de pluie dans notre région, d’où l’importance de la rigueur en ce qui concerne l’irrigation. »
Nous avons la quantité de MS/ha indiquée ainsi que le nombre de jours depuis lequel la parcelle a été pâturée.
— Agribretagne (@agribretagne) January 28, 2021
Nous avons en ce moment une rotation de 24,5 jours. Pour connaître la surface nécessaire par troupeau nous avons un peu de calcul à faire. #agribretagne #FrAgTw pic.twitter.com/YcXUDkHNyL
Une saison laitière rythmée par la pousse de l’herbe
« Ici les journées commencent tôt. À 4h15 il est l’heure de démarrer la moto pour aller chercher les vaches au champ. La parcelle la plus éloignée de la ferme nous oblige parfois à être à 4h dans le champ. À 5h, une deuxième personne arrive dans la salle de traite et met la machine en route. La personne qui emmène le troupeau le matin commence avec le décrochage des griffes. Une troisième personne emmène le deuxième troupeau aux alentours de 5h45. Pour réduire la pression physique, nous échangeons de poste entre le trayeur et celui au décrochage à la fin du premier troupeau. La traite dure 3h le matin et 2h l’après-midi. »
« Les vaches sous antibiotiques ou boiteuses sont dans un troupeau prénommé les « reds ». Elles ne sont traites qu’une fois par jour (le matin). Elles sont traites en tant que troisième troupeau pour pouvoir fermer le tank à lait une fois qu’elles entrent dans la salle de traite. En Nouvelle-Zélande ils optent en majorité pour une traite une fois par jour pour ces vaches pour leur permettre de récupérer le plus rapidement possible. »
Ici les journées commencent tôt. A 4h15 il est l’heure de démarrer la moto pour aller chercher les vaches au champ. La parcelle la plus éloignée de la ferme nous oblige parfois à être à 4h dans le champ. #agribretagne #FrAgTw pic.twitter.com/mBDF3sA6LH
— Agribretagne (@agribretagne) January 27, 2021
En ce qui concerne l’alimentation, Elisa explique : « Les Néozélandais utilisent la technique du « break-fencing ». Cela consiste à installer une clôture temporaire dans la parcelle d’herbe pour gérer au maximum l’ingestion des vaches et conserver une bonne qualité de l’herbe. L’objectif est de faire entrer les vaches quand les pâtures ont atteint 3000 kg MS/ha et de les sortir à 1550 kg MS/ha. Lorsque l’objectif n’est pas atteint et que les vaches laissent trop derrière elles, on y met les taries pour nettoyer. »
Et voilà comment ils suivent les mesures d’herbe :
Le pasture meter en action ! #agribretagne pic.twitter.com/KO31jtGZPJ
— Agribretagne (@agribretagne) January 28, 2021
En ce moment, avec le manque d’herbe dû à la sécheresse, les vaches sont complémentées : « Leur alimentation se compose donc de 15 kg de MS d’herbe, 4,4 kg d’aliment pour vaches laitières et 1,5 kg d’orge soit 20,9 kg MS/VL », explique la jeune femme.
Chaque jour, nous devons avoir 2 clôtures en place pour les troupeaux. Le troupeau n°1 pâture 4,7 ha par jour dont 3ha le soir (16h de pâturage) et 1,7ha le matin (8h de pâturage). Ce système permet également aux vaches de toujours avoir une nouvelle aire avec de l’herbe fraiche.
— Agribretagne (@agribretagne) January 28, 2021
Un tarissement l’hiver dans les betteraves fourragères
« Une saison laitière commence début juin et termine fin mai. C’est vers cette période que nous tarissons l’intégralité des animaux, poursuit Elisa. Pour l’hiver 2020, nous avons tari les vaches en trois fois, soit environ 310 vaches par journée de tarissement. »
Pour ce faire, les coups de main sont les bienvenus, confie-t-elle. Ils utilisent alors un produit antibiotique et un obturateur interne. En tout, ils mettent 2h pour tarir 300 vaches. Les animaux sont ensuite envoyés sur des parcelles voisines de betteraves fourragères.
Tous les jours, nous leur donnons leur allocation en deux fois (matin et après-midi) pour éviter un maximum de problèmes type acidose. Pour cela, nous venons déplacer le fil en utilisant les rangs de betteraves. #agribretagne pic.twitter.com/wzslAHWRln
— Agribretagne (@agribretagne) January 29, 2021
Les animaux reviennent ensuite sur la ferme pour la saison des vêlages de fin juillet à fin septembre. « Pour la saison 2020, j’étais chargée de l’élevage des veaux. C’est le moment le plus intense de l’année entre les ramassage des veaux au champ, nourrir les nouveaux nés, apprendre aux autres veaux à boire au seau à tétines collectifs… Et tous les jours, j’étais en relation avec le marchand de veau pour collecter les mâles. 500 ont été vendus. »
Les premiers vêlages arrivent fin juillet et se terminent fin septembre. Pour la saison 2020, j’étais chargée de l’élevage des veaux.
— Agribretagne (@agribretagne) January 30, 2021
C’est le moment le plus intense de l’année, avec des gardes de nuits mais aussi des journées qui commencent a 4h30. #agribretagne pic.twitter.com/w0kR0Chj9Q