Accéder au contenu principal
Antoine Thibault, éleveur (27)

« Pourquoi je me lance dans la méthanisation ? »


TNC le 03/03/2021 à 06:05
fiches_agriskippy-methanisation

C'est en vidéo qu'Antoine Thibault, éleveur laitier de l'Eure explique son intérêt pour la méthanisation. Porteur de projet avec d'autres agriculteurs de son secteur, il liste les avantages comme la valorisation des effluents ou encore la sécurité fourragère de son système.

Pour afficher cette vidéo, veuillez accepter les cookies Youtube en cliquant ici

« On se lance avec sept collègues dans un projet de méthanisation collective », annonce sur sa chaine Youtube Antoine Thibault, l’éleveur de l’Eure bien connu des réseaux sociaux sous le pseudo Agriskippy.

« Nous allons bientôt déposer le permis de construire, explique-t-il. C’est un projet passionnant qui peut permettre d’assoir la rentabilité et la sécurité des élevages. Quelque chose de très important dans une zone comme l’Eure où le nombre d’élevages a fortement diminué. »

S’il explique au début de la vidéo comment fonctionne un méthaniseur, Antoine justifie ensuite son choix sous deux angles : une meilleure valorisation des effluents et la sécurité fourragère.

Du digestat plus simple à gérer que le fumier

Le méthaniseur sera principalement alimenté de fumier de bovins et de volailles, mais aussi de couverts végétaux. Les agriculteurs comptent aussi récupérer les déchets de tonte d’un paysagiste du secteur.

Antoine voit plusieurs intérêts à utiliser du digestat : « Contrairement au fumier, je n’aurai plus à me soucier des contraintes de stockage au champ. C’est aussi un engrais azoté plus rapidement assimilable par les plantes. Il est alors plus efficace avec moins de pertes. Autre aspect intéressant : il est plus fluide donc il peut passer dans les pendillards et enfouisseurs, ce qui s’avère plus favorable pour l’environnement. »

Il soulève tout de même un point de vigilance : « Avec ce système, j’apporterai moins de matière organique dans les sols. Il faudra y faire attention. Je passerai surement en non labour pour conserver le plus de matière organique possible. »

Une meilleure sécurité fourragère via la méthanisation

Antoine prévoit également d’implanter des cultures dédiées à la métha. « Je vous vois venir, anticipe-t-il. Vous allez me dire : « Tu nous parles régulièrement de sécheresse et tu as à peine assez à manger pour tes vaches, et tu vas fournir des matières végétales pour le méthaniseur ?! Ça n’est pas cohérent. » Mais si ! »

Il explique : « Dans mon assolement actuellement, je fais du blé puis du maïs derrière. Et entre le mois d’août et le mois d’avril, je peux implanter du seigle fourrager que j’utiliserai en priorité pour les vaches. Et en bonne année, si les stocks sont suffisants, j’utiliserai le surplus pour le méthanisation. Ça me rassure quant à l’avenir fourrager de ce système en zone séchante. »