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Face à la volatilité

« Se spécialiser tout en diversifiant ses activités par des projets partagés »


Communication agricole le 18/12/2017 à 17:25
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Pour pouvoir faire face à la volatilité des marchés, la réduction des charges pour abaisser son point mort économique doit se faire sur tous les fronts. « Pas seulement sur les charges opérationnelles, mais aussi sur les charges de structure », selon Jean-Marie Séronie. Sur le plan stratégique, l’agro-économiste estime qu’il faut à la fois se spécialiser tout en se diversifiant par des projets partagés entre agriculteurs.

Comment les exploitations d’élevage peuvent-elles s’adapter à la volatilité des marchés ? L’agro-économiste Jean-Marie Séronie répond à cette question en livrant son analyse sur les possibilités – quand elles existent encore – de réduction des charges dans les exploitations.

« Globalement, il faut pouvoir profiter quand ça va bien, et résister quand la conjoncture est moins bonne. Pour cela, il faut être en mesure de baisser son point mort. »

Dans les coûts de production, on trouve globalement trois tiers : les charges opérationnelles, les charges de structure, les autres charges et la rémunération du travail.

Les éleveurs se concentrent beaucoup sur la baisse de leurs charges opérationnelles. Mais cela ne suffit pas. Selon le spécialiste, il y aurait des marges de manœuvre du côté des charges immobilisées. « Certains pourraient davantage partager et rendre variables des charges fixes, par la sous-traitance, la copropriété et le partage d’investissements. »

En termes de revenus, « le moteur de l’augmentation du revenu dans une exploitation, c’est l’efficacité du travail », rappelle-t-il.  « Quelle valeur ajoutée produisent mes salariés ? Et surtout, quelle est ma valeur ajoutée en tant que chef d’entreprise ? »

Dès lors, deux stratégies se dessinent. « Il y a d’abord la stratégie volume-prix qui consiste à produire plus au moindre coût. Et il y a la stratégie de diversification. » La deuxième option, à l’instar de la vente directe par exemple, « peut permettre aux producteurs de s’affranchir de la volatilité des cours mondiaux. Mais elle est gourmande en temps de travail et en investissements.

Mais alors, quelle stratégie privilégier ? Se spécialiser ? Ou se diversifier ? « Les deux », répond Jean-Marie Séronie. « Pour être plus efficace, on a tendance à se spécialiser. Or on dit aussi qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La solution à ce dilemme réside dans le partage de projets à plusieurs, pour à la fois se spécialiser dans une production tout en diversifiant ses activités. » C’est le cas, souvent, des projets de méthanisation.