Arrivée de l’élu qui « marche » pour alerter sur les suicides
AFP le 22/02/2019 à 16:10
« Tous les soirs j'ai dormi chez des agriculteurs, et je vais parler de leur détresse au président samedi » : Patrick Maurin, élu local de Marmande (Lot-et-Garonne), est arrivé vendredi à Paris après une marche de 250 kilomètres pour alerter sur les suicides agricoles.
Parti à pied du Touquet le 10 février, l’élu « marcheur » a organisé ses étapes pour arriver la veille de l’inauguration du Salon de l’agriculture par Emmanuel Macron, porteur d’un cahier de « doléances » pour le président, disant la détresse morale du monde agricole. « J’ai fait 14 étapes de 20 kilomètres environ, et j’ai rencontré beaucoup d’agriculteurs, j’ai dormi chez eux, une expérience extraordinaire », explique à l’AFP Patrick Maurin, commerçant-restaurateur à la retraite, qui n’a lui même aucun lien direct avec la paysannerie. Sa prise de conscience date du suicide de son ami d’enfance, en 2008, un agriculteur, à Gontaud-de-Nogaret (Lot-et-Garonne). Il « n’avait rien laissé voir de sa détresse à personne », regrette-t-il. Dans la même commune, d’autres sont passés à l’acte depuis.
Avec Jérôme équipe vient de me rejoindre pour les dernières étapes vers le salon de l’agriculture.#jecontinue pic.twitter.com/1CaT8bPEbb
— La marche citoyenne de Patrick Maurin (@MaurinMarche) 21 février 2019
Bouleversé, Patrick Maurin se rend compte que le sujet est archi-tabou dans un monde paysan taiseux et en plein bouleversement. Sa première « marche citoyenne » date de l’automne dernier, entre Marmande et Saint-Anne d’Auray en Bretagne, où se tient chaque année une cérémonie religieuse en hommage aux agriculteurs suicidés : 540 kilomètres à pied en 21 étapes, un périple encore peu médiatisé.