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Concours Miss et Mister agri 2025 : à qui reviendra la couronne ?


TNC le 14/12/2024 à 12:01
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Qui seront Miss et Mister agri 2025 ? Réponse ce soir... (© Miss et Mister agri // MontageTNC)

Vous brûlez de connaître le nom de Miss et Mister agri 2025, seniors et juniors, ainsi que ceux de leurs dauphines et dauphins ? L’attente est bientôt terminée : réponse ce soir en même temps que l’élection de Miss France… Si les participants sont toujours aussi motivés par l’agriculture, l’installation et la transmission semblent de plus en plus les préoccuper. Et si l’organisatrice historique, Milie Marin, se réjouit du soutien croissant du grand public, elle ne cache pas son inquiétude face aux difficultés que connaît le secteur.

Un peu plus de 150 candidatures, « un beau taux de participation » malgré une légère baisse par rapport aux dernières années que Milie Marin, l’organisatrice historique avec Alexia (et depuis Perrine, Miss agri junior 2019, Sophie, Miss agri 2021, et Émilie, community manager), attribue à la conjoncture morose, agricole en particulier, mais beaucoup plus de visibilité sur les réseaux sociaux avec 17,5 millions de vues sur la page Facebook Élection Miss et Mister France Agricole, et 850 000 vues sur Instagram : le succès de Miss et Mister agri 2025 continue de s’amplifier 10 ans après son lancement !

Visibilité encore accrue sur les réseaux sociaux !

Et le concours de se développer et d’innover. Par exemple, « nous sommes en train de créer une chaîne Youtube, regroupant des interviews vidéos réalisées par les candidats, au salon de l’agriculture entre autres auquel ils participent tous les ans, et nous voulons accroître notre présence sur TikTok », indique Milie. Rappelons aussi le lancement, il y a quelques semaines, d’un site internet dédié.

Autre chiffre : 60 vidéos ont été postées par les finalistes, au nombre de 20 pour les Miss et Mister agri de plus de 18 ans, et de 10 pour les juniors. Une nouveauté de l’an dernier pour les deux premières catégories et de cette édition pour les deux autres. Et une façon ludique et dynamique de se présenter, et de donner les arguments qui feront la différence pour remporter le titre convoité.

Ils doivent notamment expliquer « pourquoi ils participent, s’ils sont prêts à défendre tous les modèles et filières agricoles, quels sujets leur tiennent à cœur, comment ils ont eu la fibre pour cette profession, comptent s’adapter au contexte actuel et voient l’agriculture dans 10 ans », détaille l’organisatrice.

L’installation et la transmission : le premier sujet de préoccupation

À noter également : un jury très impliqué. « Connaissant bien le monde agricole et ses problématiques, il apprécie d’autant plus que soient ainsi mis en avant celles et ceux qui nous nourrissent », souligne-t-elle. Il a donc été « interpellé » par l’inquiétude croissante des jeunes qui postulent vis-à-vis de la transmission et l’installation agricole, y compris pour ceux issus du milieu, sentiment que partage Milie : « Incroyable ! Ils en parlaient déjà avant, mais pas de manière aussi systématique. »

Ils sont motivés, et on ne les encourage pas, pire on les dégoûte !

« C’est leur préoccupation n°1, appuie-t-elle. Pour la plupart, s’installer en agriculture est un parcours du combattant tant au niveau des démarches administratives, que du foncier, etc. Ils sont motivés et on essaie de les dégoûter ou du moins, on ne les encourage pas à exercer le métier d’agriculteur et d’agricultrice alors qu’il faudrait au contraire leur faciliter les choses puisqu’ils ont la motivation, l’envie et le courage, car du courage, il en faut aujourd’hui ! »

Plus que celle d’agricultrice, la question de la place des femmes dans les OPA

Toujours valorisée via ce concours : la place de la femme, pas tant celle des agricultrices, « de plus en plus considérées à leur juste valeur, avec une prise de conscience qu’elles dirigent 30 % des fermes françaises », estime Milie, mais dans les organismes agricoles. « Elles ne sont pas suffisamment nombreuses « plus haut » que les exploitantes et les cheffes d’exploitation, pour prendre les décisions, et lorsqu’elles sont là, elles sont en minorité. On sollicite peu leur avis et elles sont peu écoutées », déplore-t-elle.

Mon homme prend le relais pour que je m’investisse.
Tous sont-ils prêts à faire cette concession ?

« Un peu difficile à encaisser en tant que femme. Il y a quand même un souci quelque part. Est-ce parce qu’elles doivent gérer leur entreprise, leur vie de famille, et ont peu de temps ? Moi, j’ai de la chance, mon homme prend pas mal le relais pour que je puisse m’investir, mais tous sont-ils prêts à faire cette concession ?  », s’interroge-t-elle.

Soutien grandissant du grand public

Milie se réjouit en revanche que le concours soit de plus en plus suivi par le grand public : « Ce n’est pas une page Facebook qui parle d’agriculture pour les agriculteurs, et n’intéresse pas trop les consommateurs. Nous diffusons les portraits de celles et ceux qui font leurs assiettes, et les commentaires qu’ils suscitent sont toujours bienveillants. » Alors que les exploitant(e) s les alertent sur les difficultés que rencontrent les futurs installé(e) s, le reste de la société a « envie de découvrir ces jeunes et les soutient dans leur choix de devenir agriculteur et agricultrice ».

Les consommateurs ont pris conscience des difficultés du monde agricole.
Mais encouragent les jeunes à devenir agriculteur et agricultrice.

« Elle a pris conscience que le secteur agricole est en perdition, il n’y a pas d’autre mot, car on risque de se retrouver avec seulement 100 000 très grosses fermes en France », poursuit l’organisatrice du concours. Certes, nous en avons besoin de ces grandes exploitations, reconnaît-elle mais il faudrait accompagner davantage les installations sur de plus petites structures, selon elle, qui « ne sont pas assez aidées financièrement ».

« Les petites exploitations, plus fragiles, seront les premières à tomber et les grandes suivront, ou seront rachetées par des investisseurs », met-elle en garde avant d’ajouter : « Ça fait peur, les Français l’ont compris. Ils veulent retrouver les circuits courts et ont besoin de mettre un visage sur les produits qu’ils consomment. C’est quelque chose qu’on ressent énormément cette année. » La vente directe est d’ailleurs fréquemment évoquée par les candidat(e) s, qui espèrent ainsi valoriser les produits locaux.