Contre les idées reçues et pour mieux se faire connaître, communiquer !
TNC le 21/09/2021 à 18:10
Mal connu, l'enseignement agricole peine à attirer les jeunes. En ce mois de rentrée des classes, il mise sur la communication avec notamment la poursuite de la campagne de promotion #c'estfaitpourmoi du ministère de l'agriculture, lancée sur les réseaux sociaux au printemps dernier. En juillet, Julien Denormandie et Jean-Michel Blanquer se sont également engagés à « valoriser les formations et métiers agricoles » dans l'enseignement général.
« J’étais attiré par l’agriculture mais ma mère pensait que cela ouvrait peu de voies derrière. Nous nous sommes renseignés et sommes allés aux portes ouvertes. Là, elle a vu ce que l’enseignement agricole pouvait m’apporter », explique Siméon, élève en 1ère STAV (sciences et technologies du vivant).
Ma mère pensait qu’il y avait peu de voies derrière. (Siméon, 1ère STAV)
« En 3e, je voulais faire un bac général agricole ou technologique STAV. Vu mes bonnes notes, mes profs et la conseillère d’orientation étaient très surpris !, se souvient Ambre, en école d’ingénieur agricole. En plus, au collège, être fille de paysans n’était pas très bien vu. J’avais envie de me retrouver avec d’autres jeunes du milieu. »
Vu mes bonnes notes, mes profs et la conseillère d’orientation étaient très surpris ! (Ambre, en école d’ingénieur agricole)
Ces idées reçues, Manon Larrere, directrice du lycée agricole de Verdalle (Occitanie), les entend régulièrement lors des entretiens avec les parents. « D’où la nécessité de s’informer et de venir rencontrer les équipes éducatives. Ces dernières, et l’enseignement agricole en général, doivent aussi communiquer davantage, auprès des jeunes, de leur famille et de l’ensemble des intervenants de l’éducation nationale », insiste-t-elle.
Rapprocher enseignement agricole et général
D’ailleurs, Jean-Michel Blanquer et Julien Denormandie ont présenté, en juillet, une feuille de route commune pour 2021 et 2022, baptisée « Éducation nationale et enseignement agricole ». Laquelle doit permettre « la valorisation des formations et métiers liés à l’agriculture » dans l’enseignement général, notamment lors de l’orientation des élèves. Plusieurs actions sont envisagées :
- « des actions éducatives avec les lycées et collèges de l’éducation nationale pour favoriser la découverte d’exploitations agricoles proches, notamment dans le cadre de la campagne de communication du plan France Relance sur les métiers de l’agriculture, l’agroalimentaire, la pêche, de la forêt et des paysages lancée cet été ;
- la participation de l’enseignement agricole aux Campus des métiers et des qualifications (CMQ) afin de rapprocher les offres de formation des deux systèmes éducatifs autour des métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire et des territoires ;
- des échanges de connaissances, d’expériences et de projets entre établissements des deux ministères. Des partenariats pourraient être créés entre les lycées agricoles et des collèges et lycées de proximité.
- le partage du label E3D (Établissement engagé dans une démarche globale d’éducation au développement durable), développé par l’éducation nationale, avec les lycées et autres écoles agricoles.
- la mise à disposition et la diffusion de ressources pédagogiques sur l’agriculture. »
Pour toucher les jeunes et en attirer davantage vers l’enseignement agricole, le ministère de l’agriculture avait lancé au printemps dernier la campagne de promotion #C’estfaitpourmoi sur les réseaux sociaux, sur les comptes L’aventure du vivant d’Instagram, Snapchat, Facebook et Youtube. Pendant huit semaines, des témoignages et des stories de jeunes, ainsi qu’un jeu sur la plateforme Twitch ont été diffusés. Une opération devenue nationale, au 1er juillet, sous le nom « #entrepreneurs du vivant ». Dans le cadre du plan de relance, un financement de 15 M€ lui est consacrée.
Besoins de recrutement en hausse dans toutes filières
Depuis le 13 septembre, elle s’est enrichie de nouveaux métiers et professionnels ambassadeurs, mis en scène dans quatre spots télévisés et sur des affiches exposées jusqu’au 10 octobre en zones urbaines, dans les commerces, les gares et sur des écrans digitaux. Elle se poursuivra en digital jusqu’en décembre. « Avec 1,2 million d’emplois dans l’agriculture, 550 000 dans l’agroalimentaire, 400 000 dans la filière bois-forêt et 100 000 en filière élargie de la pêche, soit 3,4 millions au total, il s’agit du deuxième secteur » professionnel en France, rappelle le ministère dans un communiqué.
3,4 millions d’emplois au total (1,2 millions dans l’agriculture).
« Il offre de nombreuses opportunités avec des besoins de recrutement en augmentation dans toutes les filières et à tous les niveaux de qualification. » Ces professions sont « au cœur des problématiques d’aujourd’hui et de demain : souveraineté alimentaire, lutte contre le changement climatique, transition écologique, alimentation saine et durable. Pour relever ces défis, il est nécessaire de répondre à un enjeu majeur, celui du renouvellement des générations ». En vue des départs massifs à la retraite, notamment en production agricole, « il est urgent d’informer et de former la jeunesse à ces métiers ».
Vous avez fait un choix merveilleux !
« Vous avez fait un choix merveilleux ! », avait insisté Julien Denormandie, face aux élèves du lycée agricole de Chartres-La Saussaye (Eure-et-Loir) le jour de la rentrée. « Vous rentrez dans une filière qui combine la maîtrise de l’environnement et la nécessité de s’y adapter en permanence parce que cet environnement change tout le temps. Et j’en sais quelque chose puisque j’ai fait le même choix que vous ! » Le ministre de l’agriculture est en effet diplômé d’AgroParisTech et du Génie rural.
Sources de l’article : communiqués du ministère de l’agriculture de juillet et septembre 2021, webinaire du Cneap (Conseil national de l’enseignement agricole privé) de mars 2021, intitulé « Me former dans l’enseignement agricole, le champ des possibles » et diffusé sur Youtube.