Dans le Vexin, Amandine Muret-Beguin perpétue la passion agricole familiale
TNC le 08/03/2019 à 05:56
Fille et petite-fille d'agriculteurs dans le Parc naturel régional du Vexin français, Amandine Muret-Beguin est l'un des visages des "nouveaux céréaliers", campagne lancée par l'AGPB en février dernier. Outre la reprise de l’exploitation familiale – une évidence pour elle – la jeune céréalière est aussi enseignante en agronomie dans le lycée agricole du coin. Malgré un emploi du temps bien chargé, elle prend aussi le temps de s'engager pour une « communication positive de l'agriculture ».
Reprendre l’exploitation familiale ? C’était une évidence, une « continuité logique » pour Amandine Muret-Beguin, qui « baigne dedans depuis toute petite. Mon enfance a été rythmée par le cycle des travaux de la ferme », explique-t-elle. À 30 ans, la jeune agricultrice, mariée à un agriculteur et maman d’un petit garçon, est en cours d’installation avec son frère sur la ferme familiale, gérée par leur père et leur oncle dans le Parc naturel régional du Vexin français. « Je ne me voyais pas faire autre chose et je voulais perpétuer l’histoire de famille, comme l’ont fait mon père et mon grand-père », poursuit Amandine.
Outre le travail sur l’exploitation céréalière de 246 ha (blé, orge, colza et pois), elle assure également son métier d’enseignante en agronomie au lycée agricole privé Sully de Magnanville (Yvelines) et ses missions de secrétaire générale des Jeunes agriculteurs d’Île-de-France Ouest. Un quotidien parfois « compliqué à gérer » entre la « lourdeur administrative pour l’exploitation agricole et les copies des élèves à corriger », mais « passionnant » ! « Mon expérience dans le milieu agricole favorise les échanges avec les élèves », un contact qu’elle apprécie particulièrement. De plus, son métier d’enseignante est aussi nécessaire pour s’en sortir financièrement.
« Des femmes en agriculture, il y en a toujours eu »
L’installation d’Amandine Muret-Beguin sur la ferme familiale a été plutôt bien accueilli dans la région. Comme Amandine, un quart des chefs d’exploitation ou co-exploitants en France aujourd’hui sont des femmes, contre 8 % en 1970 (selon les derniers chiffres du ministère de l’agriculture). « Les choses évoluent désormais, ça a mis du temps ! », constate l’agricultrice. « Des femmes en agriculture, il y en a toujours eu mais auparavant, elles n’étaient pas reconnues. Elles étaient considérées comme des femmes au foyer même si elles faisaient beaucoup pour la ferme ».
« Maintenant les femmes ont un statut au sein du monde agricole et nous avons notre mot à dire ». Dans la ferme familiale, Amandine s’occupe de la partie administrative mais pas seulement ! Elle gère aussi les différents travaux avec les tracteurs et la moissonneuse-batteuse comme les hommes de l’exploitation. Pour la jeune agricultrice, les femmes peuvent également apporter un plus au niveau de la communication en agriculture.
« Il est temps que nous communiquions sur ce que nous faisons ! »
À ce sujet, Amandine a une casquette supplémentaire depuis la mi-février 2019 : elle incarne les « nouveaux céréaliers » avec quatre autres producteurs français. Cette « campagne de communication positive, lancée par l’AGPB, en faveur du milieu céréalier » lui tient très à cœur. « Il est vraiment temps que nous communiquions sur ce que nous faisons ! », précise l’agricultrice.
« Il est important de montrer au grand public que les agriculteurs n’ont rien à cacher ». Elle prévoit d’ailleurs de recevoir des élèves d’écoles parisiennes pour « leur expliquer le fonctionnement de notre métier et de ma ferme ». À l’avenir, Amandine aimerait poursuivre cette démarche en organisant des événements ponctuels sur son exploitation. Souvent confrontée à des insultes de la part du grand public sur les réseaux sociaux, elle reste positive et veut que « les agriculteurs retrouvent la fierté de leur métier ».