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Énergies alternatives

Et si, demain, la références des tracteurs électriques venait de Bretagne ?


TNC le 15/05/2024 à 05:00
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Le tracteur Seederal affiche une puissance de 160 chevaux. (© Seederal)

La start-up industrielle Seederal, qui développe cette machine entre Brest et Rennes, poursuit son développement en levant 11 millions d'euros et annonce un modèle définitif dès 2026.

Installée en Bretagne, la start-up industrielle Seederal annonce une levée de fonds de 7,1 M€, récoltés auprès de plusieurs investisseurs et partenaires. Dans le même temps, la prometteuse jeune pousse dévoile être lauréate du programme France 2030, recevant au passage une aide de 3,7 M€. Cette tirelire bien remplie doit permettre à Seederal de poursuivre ses « efforts de R&D » et d’accélérer ses « recrutements afin d’affirmer sa position de pionnier dans le machinisme agricole décarboné ».

Un prototype, dévoilé cet hiver et élaboré sur la base du Fastrac de JCB, est actuellement en test aux champs, avec une puissance annoncée de 160 chevaux et une batterie apte à tenir une journée de travail. Une version définitive, avec un design maison cette fois-ci, sera dévoilée en 2026. Une chose est sûre : le tracteur n’aura pas de boîte de vitesse. « Depuis l’apparition de ces machines, tout tracteur est conçu puis construit autour de cet organe », souligne Arthur Rivoal, l’ingénieur qui a fondé Seederal avec son confrère Antoine Venet.

Un marché de 9 milliards d’euros

Avec ce financement, Seederal va étoffer son équipe composée actuellement de 12 ingénieurs experts, sur ses deux sites de Rennes (système) et de Brest (mécanique et batterie). Le développement d’innovations (notamment le système châssis-batterie), le renforcement du portefeuille de brevets et le lancement de prototypes sont prévus. « Ce tour de table va nous permettre de confirmer la grande autonomie de nos tracteurs pour les applications aux champs », avance Antoine Venet.

Le tracteur Seederal n’aura pas de boîte de vitesse. (© Seederal)

Car, alors que la plupart des autres projets d’électrification concernent les tracteurs de faible puissance (jusqu’à 100 chevaux), Seederal vise le segment cœur du machinisme agricole, la moyenne puissance, entre 100 et 200 chevaux, avec des engins polyvalents à l’aise de la préparation des sols jusqu’à la récolte.  Ce marché colossal représente 9 milliards d’euros de vente et la moitié des tracteurs vendus chaque année en Europe.

« L’enjeu de transition est important : en effet, l’ensemble du machinisme agricole représente 2 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre et 3 % de la consommation énergétique en France », souligne Seederal. La start-up annonce que son tracteur diminuera l’empreinte carbone de 15 à 20 tonnes par unité et par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 17 voitures (roulant 12 000 km).