Le Xerion 12 autonome de Claas, 585 chevaux qui roulent sans humain à bord
TNC le 30/11/2023 à 05:12
Alors que son grand frère, le 12.650 Terra Trac, a été élu « Tractor of the Year » et a remporté le concours Farm Machine dans la catégorie « Tracteurs forte puissance », le 12.590 s’est distingué à Agritechnica en se dévoilant dans une version autonome.
Il était niché au cœur du laboratoire des innovations de Claas à Agritechnica. Le Xerion 12.590 Terra Trac, qui affiche 585 chevaux sous le capot, a été équipé de capteurs de type LiDAR, de systèmes vidéo et de contrôles des processus pour le rendre autonome. « D’autres prototypes sont d’ores et déjà utilisés dans les champs afin de tester et d’étudier différents composants », annonce-t-on chez Claas, qui fait partie, avec d’autres constructeurs, du consortium « 3A » pour une agriculture autonome.
L’imposant prototype peut évoluer en version automatisée Co-Pilot ou en autonomie totale Auto-Pilot. Avec le Co-Pilot, le conducteur effectue essentiellement des tâches de contrôle (les fonctions et les réglages du tracteur sont planifiés en amont) et d’optimisation depuis son siège. L’Auto-Pilot se passe, lui, de chauffeur en cabine et se dote d’une technologie plus avancée, notamment en matière de sécurité. Mais, pour l’instant, cet outil 100 % autonome se heurte à deux obstacles : l’un pour l’instant infranchissable, la loi, et l’autre plus psychologique, l’envie des agriculteurs d’être au champ.
Une certaine vision de l’agriculture de demain
Car à quoi peut bien servir un tel Goliath avec cabine mais sans humain à bord ? « Les tracteurs de forte puissance équipés pour la haute automatisation et l’autonomie sont avant tout intéressants pour les exploitations qui ne peuvent pas exploiter pleinement les capacités d’un AgBot ou dont le parc de machines n’est pas compatible avec les paramètres de l’AgBot », souligne Christophe Molitor, responsable du service Technologie Management chez Claas. En clair, c’est une version intermédiaire entre le tracteur avec un chauffeur au volant (ou au joystick) et un pur robot.
Avec ce prototype, Claas délivre une de ses visions de l’agriculture de futur. « Outre la pénurie générale de travailleurs qualifiés dans l’agriculture, nous considérons les retards de récolte liés aux conditions météorologiques et aux soins mécaniques des cultures comme des facteurs qui conduisent à un besoin concentré de main-d’œuvre ou à une forte demande de capacité de travail. Une automatisation et une autonomie élevées peuvent aider à égaliser ces pics de travail et les processus agricoles à forte intensité de main-d’œuvre », conclut Christophe Molitor.