Quel avenir pour l’élevage français ?
Alexis Peulson le 07/12/2018 à 15:55
Chaque semaine, Alexis Peulson vous fait part d'un fait marquant ou d'une expérience en exploitation agricole qu'il a vécue lors de son Tour de l'Agriculture Française, dont le Crédit Mutuel est partenaire. Cette semaine, direction la Dordogne à la rencontre d'un éleveur bovin, David Romain. Alexis fait également part de ses inquiétudes vis-à-vis de l'élevage français.
Voilà maintenant plus de 2 mois que j’écoute d’une oreille attentive les différents agriculteurs que je rencontre. Les échanges sont variés entre histoires, formations et revendications. Mais dans toute cette diversité d’agriculture et de plaintes, un sujet m’interpelle et m’inquiète plus que les autres : la place de l’élevage français.
La situation est en effet compliquée depuis plusieurs années. Il y a d’abord les prix. Ces derniers sont en chute depuis un bon moment. Faire de l’élevage n’est plus aussi rentable qu’avant et ce n’est plus du tout considéré comme une production à haute valeur ajoutée. Il y a aussi le contexte social. Dans une société qui va toujours plus vite et où les acquis sociaux se sont multipliés dans de nombreux secteurs, l’éleveur, lui, est resté en marge de tout ça. En même temps, difficile de prendre du repos lorsque tu travailles directement avec le « vivant ». L’observation et la surveillance doivent être quotidiennes. Alors les éleveurs se sentent de plus en plus en marge de la société et les jeunes qui reprennent les exploitations des parents n’hésitent pas à stopper les ateliers d’élevage pour gagner en liberté. Voilà donc les deux facteurs qui ont entrainé la diminution de notre élevage en France.
Mais aujourd’hui la situation est encore plus compliquée. Les différents projets de lois visant une libéralisation des marchés, impliquant un apport possible de produits animales très bon marchés mais de mauvaise qualité, peuvent renverser les prix du marché français. Les différentes manifestations des mouvements « Vegan » créent un malaise profond chez les éleveurs.
De l’autre côté, scientifiques se rejoignent pour défendre un retour des systèmes « Polyculture-Elevage » pour contrer les différentes monocultures implantées qui représentent une « aberration écologique ».
Du côté des producteurs, ils arrivent à trouver des solutions pour rendre leur travail moins pénible, pour éviter de « trop » travailler le dimanche, grâce à l’aide familiale des parents ou à une anticipation sur les rations alimentaires du samedi. L’énergie est aussi présente pour défendre leur métier, leur pratique à travers les réseaux sociaux, mais pour combien de temps encore ?
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