2025 commence mieux que 2024 pour les céréales d’hiver, mais l’inquiétude demeure
TNC le 16/01/2025 à 11:13
Mêmes si les semis d’automne ont été réalisés dans de meilleures conditions qu’en 2023 et que la météo froide et sèche du moment apporte des bienfaits, l’humidité persistante des sols suscite des inquiétudes pour la suite de la campagne céréalière.
« Ce n’est globalement pas si mal que ça par rapport à ce qu’on a vécu l’année dernière, mais on garde quand même beaucoup d’inquiétudes parce que les sols sont vraiment gorgés d’eau ». Interrogé sur l’état des cultures lors d’un point presse du conseil spécialisé « grandes cultures » de FranceAgriMer, mercredi 15 janvier, son président Benoît Piètrement reste mesuré.
« Les trois semaines d’accalmie qu’on a eues fin octobre et jusque mi-novembre ont vraiment permis de retrouver des conditions de semis acceptables (…), même si ce n’est pas parfait partout », résume-t-il. Cela s’est traduit par une hausse des surfaces emblavées par rapport à l’automne 2023.
Mais les pluies sont revenues ensuite, sur des sols qui restent très marqués par l’humidité de la campagne passée.
« On a vraiment ce cumul de bientôt un an et demi où il pleut régulièrement. Moi, j’ai une bonne partie de mes terres qui sont drainées et dès qu’il pleut un peu, les drains coulent et les fossés sont pleins parce que les sols sont gorgés d’eau », témoigne l’agriculteur marnais.
L’arrivée d’un temps froid et sec ces derniers jours arrive à point nommé : « On est vraiment contents, ça va assainir un peu les choses (…). Ça permet que les sols se calment un peu et puissent ressuyer, et les gels sont toujours bons par rapport au parasitisme. »
« Maintenant, on tend un peu le dos avec cette période d’accalmie, poursuit Benoît Piètrement. Il va vraiment falloir que ces périodes de sec perdurent un peu pour qu’on puisse repartir au printemps sur des terres en bon état. »
L’inquiétude demeure : « Je ne suis pas très optimiste sur le global (…). Quand des champs entiers sont inondés ou détruits, on va les resemer. Si c’est 4 %, 5 %, 10 % des parcelles, on ne va pas y toucher mais ça va avoir des incidences sur les rendements ».
Sans oublier « qu’il y a des endroits qui ont vécu les inondations il y a un an, où ça ne s’assèche toujours pas. Les agriculteurs ont réussi à semer un peu mais l’humidité est toujours là (…). Il y aura à nouveau de la casse pour les agris qui sont dans des zones vraiment humides, là je suis plutôt inquiet ».