« Un sol vivant peut stocker jusqu’à 500 kg de carbone par hectare et par an »
TNC le 05/12/2019 à 08:22
La Journée mondiale des sols 2019 qui se déroule ce jeudi 5 décembre a pour thème cette année l'érosion des sols. Un sujet de préoccupation pour l'ONG Earthworm qui cherche à réduire l'érosion sur les parcelles agricoles en développant l'agriculture de conservation des sols. Elle travaille aussi à une méthodologie de quantification du carbone stocké dans les sols, afin à terme, de rémunérer les agriculteurs pour les services qu'ils rendent à la planète.
Alors que « La Journée mondiale des sols », a lieu ce 5 décembre, revenons sur le travail entrepris par Earthworm (ex TFT : The forest trust) afin d’encourager les pratiques agricoles en faveur du sol.
Depuis janvier 2018, cette ONG s’est donné pour objectif, à travers son initiative « Sols vivants » de développer l’agriculture de conservation des sols dans les territoires. « Moins travailler le sol permet de ne pas déstocker du carbone et les couvrir le plus possible avec de la végétation favorise son stockage », précise Bastien Sachet, CEO de la fondation. « Un sol vivant peut stocker jusqu’à 500 kg de carbone par hectare et par an », précise Earthworm.
L’organisation intervient dans la région du Santerre en Hauts-de-France et dans l’Aube, afin d’accompagner et former les agriculteurs vers une « agriculture régénératrice des sols » qui passe selon elle par trois étapes clés : la réduction de la mécanisation pour le travail du sol ; les couverts végétaux entre chaque culture et enfin la diversification des cultures et l’allongement des rotations.
Redécouvrez le reportage sur deux agriculteurs, Guillaume Bruniaux et Éric Proot, engagés dans l’initiative Sols vivants.
Earthworm souhaite à terme pouvoir quantifier le carbone stocké dans les sols grâce aux « bonnes pratiques » des agriculteurs et les rémunérer pour cela.
« Afin d’estimer cette quantité, les agriculteurs auraient à renseigner leurs pratiques agronomiques sur une plateforme en ligne : rotation culturale, travail du sol, rendement, fréquence de restitution des résidus, cultures intermédiaires et dérobées, données du sol, etc. Les données transmises par l’agriculteur devront ensuite être vérifiées, à l’aide d’un outil d’imagerie satellite. Une fois cette étape de vérification passée, les informations pourront être analysées afin de modéliser et prédire la quantité de carbone stockée dans les sols » explique l’ONG.
En élevage, l’État a validé début octobre 2019 « Carbon Agri », une méthode de calcul de la réduction de l’empreinte carbone des élevages. Les éleveurs vont pouvoir ainsi être rémunérés pour leurs efforts contre le changement climatique en vendant des crédits carbone à des grandes entreprises et des collectivités.
C’est ce que vise également Earthworm : « les entreprises désireuses de compenser leur empreinte carbone pourront rémunérer les agriculteurs pour les services écosystémiques qu’ils rendent à la société. »