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Bassines : la manifestation interdite avorte après une journée calme


AFP le 19/07/2024 à 18:55

Quinze mois après Sainte-Soline, les autorités s'attendaient à une nouvelle « grande violence » mais les milliers d'opposants aux « bassines » les ont fait mentir en bravant une nouvelle interdiction de manifester, sans incident... jusqu'à ce qu'un incendie déclenché par des grenades lacrymogènes ne leur fasse rebrousser chemin.

Plusieurs milliers de personnes – 3 800 selon la police, 6 500 selon les organisateurs – ont convergé vendredi dans la Vienne pour une « grande marche » destinée à « arracher un moratoire » sur la construction des retenues d’eau.

Face à eux, plus de 3 000 gendarmes avaient été mobilisés et le resteront samedi tandis qu’une seconde manifestation, également interdite, est prévue sur le port de La Rochelle, dont un blocage symbolique est annoncé.

Le quadrillage serré de la région a conduit les opposants aux « bassines » à changer leur objectif de la journée. Le cortège, qui devait initialement rejoindre la commune de Saint-Sauvant, où une « bassine » doit être construite à l’automne, s’est réuni finalement dans l’agglomération de Poitiers avant de marcher en direction d’un « site emblématique de l’agro-industrie ».

« C’est ça qu’on veut démanteler », a annoncé une militante au micro après un pique-nique festif à Migné-Auxances, répétant que le mouvement « ne cible pas les agriculteurs » eux-mêmes.

Leur objectif était d’aller déposer une pancarte sur l’usine de semences d’une filiale de coopérative agricole située à quelques kilomètres, « un geste symbolique d’appropriation des accapareurs d’eau ».

Un site qualifié de « sensible » par la préfecture, car classé Seveso. Les gendarmes ont tiré des grenades lacrymogènes, après sommations, pour les disperser, leurs projectiles mettant alors le feu à un champ de paille à proximité du cortège, qui faisait alors demi-tour.