Captures accidentelles de dauphins : autoriser la pêche toute l’année dès 2027 ?
AFP le 10/04/2025 à 09:15
Soutenir la filière pêche et protéger les dauphins : un rapport sénatorial publié mercredi recommande 15 mesures pour favoriser la réouverture toute l'année de la pêche dans le golfe de Gascogne dès 2027.
Cet hiver, la pêche sur cette zone a, comme en 2024, été interdite pour les bateaux de plus de huit mètres du 22 janvier au 20 février pour se conformer aux injonctions de l’Union européenne et du Conseil d’État. La France est en effet pressée de faire davantage pour éviter que des milliers de dauphins ne finissent échoués sur les plages de l’Atlantique après des captures accidentelles dans des filets.
« L’objectif, c’est la réouverture pour 2027, mais dans le cadre de la conservation du dauphin commun, et de mieux anticiper la dernière année de fermeture en 2026 », a expliqué Alain Cadec, sénateur LR des Côtes-d’Armor, l’un des trois auteurs du rapport, lors d’un point presse.
Pour cela, le rapport recommande de reconduire certaines mesures, comme les effaroucheurs – ou « pingers » -, de petits appareils fixés à la coque des bateaux qui émettent un signal pour éloigner les dauphins, mais estiment que ceux-ci devraient être « rendus plus légers afin qu’ils soient plus faciles à utiliser pour les pêcheurs ». Il réclame aussi d’étendre le nombre de bateaux équipés de cameras pour constater le nombre de captures.
Un label pour la réduction des captures de dauphins
Est également préconisée la nomination d’un médiateur pour « apaiser la défiance » entre pêcheurs, scientifiques et ONG, et l’allocation de davantage de moyens au Réseau National Échouages (RNE) pour conforter les données scientifiques qui soient « reconnues par l’ensemble de la filière », a indiqué Philippe Grosvalet, sénateur PS de Loire-Atlantique.
Pour soutenir la filière, les sénateurs recommandent des « mesures incitatives » comme un label intégrant la réduction des captures de dauphins.
Ils veulent également que soit « négocié avec la Commission européenne le maintien de l’indemnisation à 80 % » du chiffre d’affaires des pêcheurs et que le chômage partiel soit garanti pour tous les acteurs, y compris les criées.
Après les « couacs » constatés en 2024, « globalement en 2025, les remboursements ont été fait dans des délais soutenables », mais « il existe encore quelques trous dans la raquette » à combler, a noté Yves Bleunven (Union centriste – Morbihan).
En 2024, la fermeture de la pêche sur le golfe de Gascogne avait contribué à diviser par quatre les captures accidentelles de cétacés. Le bilan 2025 est attendue pour la fin avril.