Casse à gogo, impayés au plus haut et GNR à vau-l’eau, les ETA au bord du KO
TNC le 28/11/2024 à 11:30
Les intempéries incessantes mettent à mal toute la filière des entreprises de travaux agricoles, qui représentent un pan majeur de l’économie du machinisme. Leur fédération réclame des mesures d’urgence pour passer ce cap difficile.
« Nous sommes pris dans l’étau entre les injonctions administratives et une pluviométrie jamais vue depuis des décennies… Les entrepreneurs sont inquiets pour leur lendemain, sans réelles perspectives, et dans l’attente de mise en œuvre de soutien à tous les acteurs », s’alarme Philippe Largeau, le président de la FNEDT, qui fédère les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers. 65 % des agriculteurs français y ont aujourd’hui recours.
Depuis l’automne 2023, les intempéries en cascade ont mis les entrepreneurs à l’arrêt de nombreux mois. Les récoltes, ensilages et épandages accusent au moins un mois de retard. Ces mauvaises conditions climatiques mobilisent plus de personnel et ralentissent l’exécution des travaux. Elles augmentent également l’usure des équipements, les casses matérielles et la consommation de carburant, parfois jusqu’à 300 % dans les régions les plus touchées, notamment sur la façade Atlantique.
Des trésoreries à la peine
Les risques d’impayés augmentent « de manière alarmante » : près d’une entreprise sur 2 observait déjà une hausse d’impayés en août dernier. Depuis l’automne 2023, les difficultés se sont enchaînées. Les semis d’hiver ont été annulés ou, au mieux, pratiqués en conditions humides, engendrant des coûts supplémentaires et une perte de rentabilité. Au printemps 2024, la situation s’est aggravée avec des cultures de substitution semées tardivement, affectant le chiffre d’affaires de clients déjà impactés par des dépenses supplémentaires.
« Les délais de paiement des clients se sont déjà allongés pour plus de la moitié des entreprises à fin août. L’inquiétude pour les trésoreries grandit face à cette nouvelle campagne des plus complexes avec des pluies persistantes d’une rare intensité », redoute la FNEDT.
30 % des investissements en agroéquipement
Pour passer ce cap difficile, la FNEDT en appelle à l’État et réclame une série de mesures d’urgence : mise en place d’un fonds de soutien d’urgence, accès prioritaire et accéléré aux allocations de chômage pour maintenir l’emploi, facilitation de l’accès aux dispositifs de gestion des aléas climatiques, généralisation des arrêtés préfectoraux visant à adapter les calendriers de travaux, mise en œuvre d’échéanciers pour le paiement des charges sociales, et l’accompagnement de la gestion des encours clients.
La situation des ETA se répercute sur toute l’économie du machinisme : elles représentent 30 % des investissements français en agroéquipement.