Compensation carbone locale : besoin de plus de proximité entre agriculteurs et entreprises

Les interactions entre monde agricole et entreprises sont très faibles. C'est un frein au développement de la compensation carbone locale note l'EM Normandie.

L’école de commerce EM Normandie, et plus précisément sa Chaire « Modèles entreprenauriaux en agriculture », a mené une étude sur la compensation carbone locale. Ce système consiste pour des entreprises à financer, à travers l’achat de crédits carbone, des projets permettant la réduction d’émission de gaz à effet de serre et/ou le stockage de CO2 dans des exploitations agricoles situées à proximité de leurs établissements.

Dans l’étude qui porte sur le territoire de la Normandie, il s’agissait de plantations de haies par des agriculteurs, financées par des entreprises locales telles Nutriset ou Olvea.

Pour les 11 agriculteurs interrogés et engagés dans de la compensation carbone locale, les motivations sont d’abord financières. L’enjeu pour eux est de financer la transition agroécologique de leur exploitation, en complément à d’autres financements. Il s’agit ensuite d’être reconnus comme des acteurs de la transition agroécologique sur leur territoire.

Le rôle des structures intermédiaires

La réussite de ses transactions repose sur la proximité entre les acteurs, qui est à la fois géographique et relationnelle. Pour encourager le développement de la compensation carbone locale, il faut renforcer ces proximités. « Nous avons relevé que les agriculteurs et les entreprises d’un même territoire ont très peu de relations, ils ne se connaissent pas et n’échangent pas. Des structures intermédiaires qui peuvent rapprocher ces deux mondes, ont donc un rôle prépondérant à jouer pour lever ce frein », indiquent Roland Condor et Brigitte Daudet, enseignants-chercheurs à l’EM Normandie.

C’est le rôle par exemple de l’association Symbiose Normandie. Elle met en relation les agriculteurs et les entreprises ou collectivités qui souhaitent soutenir la transition écologique des territoires. Dans le Calvados, elle a été intermédiaire entre la société Solicendre et Christophe Le Baron, agriculteur, engagés dans un PSE Haies : 

Ces intermédiaires vont permettre de prospecter des entreprises, de gèrer les projets et de garantir que les actions menées atteignent leurs objectifs.