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Excès d’eau : un diagnostic s’impose pour les parcelles impactées


TNC le 07/02/2025 à 12:30
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« En 2024, c’est la combinaison de problèmes de structure et d’excès d’eau qui a limité la valorisation de l’azote. » (© Stéphane Leitenberger/Adobe Stock)

Dans un sondage publié sur Terre-net, près des deux tiers des agriculteurs partagent leurs inquiétudes vis-à-vis des excès d’eau et leurs conséquences sur les cultures en place. Pour les situations les plus impactées, les équipes Arvalis recommandent de poser un diagnostic en sortie d’hiver.

« Comme pour 2024, le début de la campagne 2025 des céréales d’hiver est loin d’être un fleuve tranquille », notent les équipes Arvalis. En janvier 2025, Météo France relève un excédent pluviométrique de 50 % (cumul de 125 mm) sur le territoire hexagonal, il est tombé plus de deux fois la normale sur le quart nord-ouest du pays ou encore sur les Alpes.

Un mois de janvier qui fait suite à un automne humide. Dans les régions Centre, Ile-de-France et Auvergne, les cumuls de pluie enregistrés entre le 1er octobre et le 31 décembre 2024 sont restés proches ou inférieurs à l’automne 2023, mais les experts Arvalis soulignent « un temps très peu séchant tout au long de cette période ».

Dans ce contexte, une majeure partie des agriculteurs (66 %) se disent inquiets quant aux conséquences de ces excès d’eau sur l’état des cultures, selon un sondage publié cette semaine sur Terre-net (1 949 votants). « Ça devrait aller pour 26 % des votants et seulement 8 % ne se disent pas concernés dans leur secteur ».

« Les conséquences sont d’ores et déjà disponibles, avec des retards dans les semis, réalisés dans des conditions parfois peu optimales, interrogeant sur la qualité d’implantation des céréales », reprennent Morgane Vidal, Aurélie Augis et Chloé Malaval Juery d’Arvalis. « Beaucoup de semis ont été trop superficiels, mal recouverts, avec des lits de semences trop grossiers, engendrant des problèmes de phytotoxicité. » D’autre part, les interventions au champ depuis près d’un an ont chahuté les structures de sol. Ce qui peut poser question sur la conduite de la fertilisation azotée.

Un environnement contraint

« En effet, la structure du sol intervient sur deux points impactant la valorisation de l’azote du sol par les plantes : le développement racinaire et la circulation de l’eau dans le sol. La progression racinaire, c’est-à-dire la capacité des racines à explorer le sol en profondeur, se joue surtout sur l’automne/hiver. Or, cette année, on observe des mottes compactes, des semelles, des prises en masse, des structures qui se sont beaucoup refermées. Cet environnement très contraint suggère un enracinement superficiel et peu dense. Cela peut se rattraper sur le printemps, mais il sera toujours présent début montaison, au moment où l’absorption d’azote doit être maximale. »

« Une structure dégradée du sol peut également causer une modification de la circulation de l’eau dans le sol, et donc de l’efficience de l’azote : plus le sol est tassé, moins le coefficient apparent d’utilisation de l’azote est bon. De même, les problèmes de structure vont également impacter la capacité du sol à stocker de l’eau. »

Dans les parcelles les plus touchées par des problèmes de structure, les équipes recommandent donc de poser un diagnostic. Pour cela, des méthodes assez simples et rapides, comme le test bêche ou le microprofil 3D, permettent d’évaluer l’état des mottes et leur agencement sur un point de la parcelle. En complément, des mesures de pénétromètre, à réaliser sur plusieurs points de la parcelle, vont permettre d’évaluer l’hétérogénéité intraparcellaire.

« Ces problèmes de structure étaient déjà plus ou moins présents l’an dernier. En 2024, c’est la combinaison de problèmes de structure et d’excès d’eau qui a limité la valorisation de l’azote. Les excès d’eau ont provoqué un engorgement du sol et dans ces conditions, les racines n’ont plus assez d’oxygène pour fonctionner. »