La série « 37 secondes », hommage vibrant aux victimes du Bugaled Breizh
AFP le 25/03/2025 à 11:06
Tournée dans le Finistère, la série « 37 secondes » explore les arcanes de l'affaire du Bugaled Breizh, chalutier breton dont le naufrage mystérieux a coûté la vie à cinq marins en 2004, rendant hommage aux familles des victimes et à leur combat pour la vérité.
Sélectionnée en compétition au festival Séries Mania à Lille, cette fiction (6×52 minutes) portée par Nina Meurisse et Mathieu Demy est diffusée à partir de mercredi sur la plateforme d’Arte, puis à l’antenne les 3 et 10 avril. Trente-sept secondes, c’est le temps qu’aurait mis le Bugaled Breizh pour couler dans la Manche, le 15 janvier 2004, alors qu’il était au large des côtes britanniques.
Accident de pêche ou accrochage avec un sous-marin ? Plus de 20 ans après, le drame reste inexpliqué, malgré une longue bataille judiciaire en France et au Royaume-Uni. Mêlant fiction et réalité, la série qui s’en inspire suit Marie (Nina Meurisse), belle-sœur d’un des marins disparus, qui va devenir le porte-voix de familles endeuillées, épaulée par un avocat (Mathieu Demy).
« Les faits sont réels mais tout ce qui est raconté sur les personnages, c’est de la fiction » a insisté lors d’une conférence de presse début mars, Anne Landois (« Engrenages »), co-créatrice de la série avec Sophie Kovess-Brun. « Nous avons fait le choix délibéré de ne pas rencontrer les familles des victimes, parce qu’on s’est dit que si elles nous confiaient leurs chagrins, on allait avoir énormément de mal ensuite à faire de la fiction par-dessus », a-t-elle expliqué.
En revanche, l’équipe a sollicité leur avocat, parmi d’autres acteurs clés du dossier (juge d’instruction, expert sous-marinier, ancien président du Comité des pêches, etc.), et eu accès aux expertises. Elle a pu s’appuyer sur une « matière monstrueuse », l’affaire ayant été « très, très documentée dans les médias », notamment par la presse régionale, a expliqué Anne Landois à l’AFP.
La série a été tournée principalement au Guilvinec (Finistère), où était immatriculé le chalutier, pour « raconter un ancrage régional ». « On a très tôt impliqué la région », où le « sujet est sensible », en « leur disant : « Si on ne peut pas tourner en Bretagne, cette série n’existera jamais » », selon Anne Landois.