Le fort recul des exports de blé tendre se confirme

À l’occasion de son conseil spécialisé grandes cultures d’octobre, FranceAgriMer a actualisé ses estimations concernant la collecte et l’utilisation des céréales françaises pour la campagne 2024/25. Les stocks nationaux de blé tendre sont revus à la baisse par rapport à l’évaluation de septembre.

Pour la campagne 2024/25, « la collecte de blé tendre est révisée à la baisse de 110 000 t (23,408 Mt) par rapport au mois dernier, ce qui représente une diminution totale de 26 % par rapport à la campagne précédente », présente Habasse Diagouraga, chargé d’études économiques sur le marché français pour FranceAgriMer.

« Les estimations de septembre concernant le stock initial et les importations restant inchangées, on arrive à un total disponible sur le marché de 26,836 Mt (- 22 % sur un an). »

– 40 % pour les exportations de blé tendre

Comme précisé le mois dernier, « afin de limiter les impacts de cette baisse de production, les exportations sont marquées par un important recul : – 40 % précisément selon les données d’octobre ».

FranceAgriMer estime ainsi que « 10,025 Mt de grains seront exportés cette campagne, contre 16,6 Mt environ au cours des trois précédentes. Si les exports vers les pays tiers restent inchangés (4 Mt), ceux vers l’UE sont en revanche réduits de 84 000 t (5,925 Mt) ». « Sur les mois de juillet et août 2024, les chiffres des douanes font effectivement état d’une baisse des exportations de l’ordre de 26 % (1,5 Mt contre 2,1 Mt). »

Sur le plan des utilisations domestiques, le poste « fabrication d’aliments du bétail » est révisé à la hausse de 100 000 t, soit un total de 4,45 Mt pour la campagne. « Une légère augmentation (+ 35 000 t) est à noter aussi ce mois-ci au niveau de la panification, ce qui nous amène à 2,82 Mt (+ 1 % par rapport à la campagne précédente) », souligne Habasse Diagouraga.

Le stock final est alors évalué à 2,514 Mt : – 21 % par rapport à 2023/24.

Seul le maïs affiche une croissance cette campagne

En ce qui concerne les orges, « la collecte est encore revue à la baisse, à 8,409 Mt, ce qui représente une diminution de 20 % par rapport à la campagne dernière. Et le recul des exportations se confirme : elles pourraient passer de 6,810 à 5,026 Mt, soit une baisse de 26 % visant principalement les pays tiers (- 43 %). Les États membres de l’UE ne verraient leurs importations diminuer que de 5 % ».

« Les douanes relèvent une baisse de 44 % des exportations sur les mois de juillet-août passés par rapport à la campagne dernière (0,9 Mt contre 1,6 Mt). Le stock final d’orges est également réduit, à 1,355 Mt, cela correspond toutefois à une augmentation de 7 % sur la campagne précédente. »

Comme pour ses cousins, la collecte du blé dur est corrigée à la baisse : elle atteindrait 1,147 Mt (- 8 % comparée à 2023/24). « Les exportations sont également concernées : estimées à 630 000 t, cela représente une diminution de 34 % (- 43 % pour les pays tiers et – 33 % pour les membres de l’UE). »

Les données des douanes confirment un recul des exports de 20 % sur les mois de juillet et août 2024 (110 000 t contre 150 000 t). Le stock final est de 136 000 t, stable par rapport à la campagne dernière.

Seul le maïs grain hors maïs humide affiche une croissance cette campagne, selon FranceAgriMer. La collecte est d’ailleurs rehaussée de 25 000 t ce mois-ci, elle s’approcherait donc des 11,632 Mt (contre 11,607 Mt en 2023/24).

Cela entraînerait également « une hausse de 12 % des exportations de grains (précisément + 20 % pour les pays tiers et + 11 % pour les pays de l’UE) et de 7 % des exportations de farines et semoules. D’après les données des douanes, les exportations de maïs ont augmenté de 6 % sur les mois de juillet-août 2024. Le stock final serait ainsi évalué à 2,421 Mt, soit une hausse de 22 % par rapport à la campagne dernière ».