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Tereos

Le tribunal judiciaire de Senlis déboute la direction


AFP le 18/12/2020 à 19:30

Le tribunal judiciaire de Senlis (Oise) a débouté vendredi le président du conseil de surveillance de Tereos, deuxième groupe sucrier mondial, qui demandait la suspension de trois de ses membres, condamnés pour dénonciation calomnieuse, sur fond de bras-de-fer entre deux visions stratégiques divergentes.

« Tereos et les syndicats ont été déboutés de leurs demandes », a indiqué à l’AFP Me Thibaut Guillemin, l’avocat de ces trois coopérateurs dit « frondeurs », peu avant l’ouverture d’un conseil de surveillance qui pourrait bouleverser la gouvernance du groupe.

« Le conseil de surveillance de ce soir a été régulièrement convoqué, a tranché la justice », a ajouté l’avocat.

Pour l’autre partie, Lionel Cavennes, délégué du personnel CGT, s’est dit « un peu surpris » de la décision. « On va attendre de savoir à quelle sauce on va être mangés, il pourrait y avoir des usines en France qui pourraient être fermées », a-t-il craint, soulignant sa volonté de « se battre », alors que Gérard Clay, l’un des trois « frondeurs », pourrait prendre la tête du directoire.

« Ce soir il y aura un nouveau président du directoire », a affirmé à l’AFP M. Clay, à son arrivée au conseil de surveillance, se refusant à toute autre déclaration avant « ces prochains jours. « Nous communiquerons en premier lieu à nos coopérateurs » , a-t-il ajouté.

Les deux camps avaient exposé leurs arguments lors d’une audience jeudi devant la présidente du tribunal de Senlis. Pour l’actuelle direction, les « frondeurs », condamnés le 26 novembre 2020 pour dénonciation calomnieuse, ne pouvaient pas appartenir au conseil de surveillance, chargés de faire respecter les règles de la coopérative.

Les frondeurs ont objecté qu’ils ne faisaient pas partie des instances dirigeantes du groupe en mars 2019, lorsqu’ils ont intenté une action en justice conclue par leur condamnation. Ils avait accusé Tereos d’avoir maintenu des livraisons de sorbitol en Syrie en 2017 dans des zones où elles risquaient de se retrouver dans les mains de groupes terroristes. Le parquet antiterroriste avait classé cette plainte sans suite.

Le nouveau conseil de surveillance élu le 30 novembre, est composé de 25 membres, dont une majorité de 14 favorable aux « frondeurs ». Derrière cette joute opposant la direction soutenue par les syndicats de salariés à des planteurs-coopérateurs historiques, se cachent des enjeux stratégiques, la nouvelle majorité estimant que l’entreprise est en mauvaise situation et doit être restructurée.