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Les estimations de récolte mondiale de céréales abaissées, la météo en cause


AFP le 12/10/2024 à 08:38

Le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a revu en baisse vendredi ses estimations de production mondiale de blé, soja et maïs, une évolution attribuable en bonne partie à des conditions météorologiques défavorables.

 L’USDA prévoit désormais une récolte de blé pour la campagne 2024/25 (débutée en juillet) inférieure de 2,8 millions de tonnes à sa précédente projection, publiée en septembre, selon le rapport mensuel WASDE (World agricultural supply and demand estimates).

Cette contraction tient essentiellement à une production moindre d’un million de tonnes tant en Union européenne qu’en Russie, et de 710 000 tonnes en Inde. L’Union européenne a connu une année marquée par des précipitations nettement supérieures à la moyenne, qui ont affecté les rendements, tandis que sud-ouest de la Russie, principale région de production de la céréale reine, a
traversé une phase de sécheresse prolongée.

L’estimation de production russe de maïs a également été amputée, de même que celle de l’Ukraine (un million de tonnes). Pour le soja, la révision est moins marquée et répartie entre plusieurs pays, dont les Etats-Unis. Le coup de rabot sur les estimations de récolte de blé a été plus que compensé par une hausse des stocks de début de période et un chiffre de consommation plus faible qu’anticipé précédemment (-2,4 million de tonnes). 

« Ce qui a été retiré en consommation de blé à été ajouté côté maïs, par un jeu de vases  communicants », a commenté Damien Vercambre, de la maison Inter-Courtage. La consommation du grain jaune a ainsi été réévaluée de 3,5 millions de tonnes.

« On est en train d’enregistrer des baisses de production à droite à gauche et on essaye de plâtrer » en ajustant les estimations de consommation. « Ca paraît neutre », a commenté, au sujet du rapport, a estimé Gautier Le Molgat, PDG d’Argus Media France, pour qui « on s’attendait à ce que certains chiffres soient davantage ajustés. » Il a néanmoins relevé que « la Chine (importait) moins de maïs », signe d’affaiblissement d’un client majeur du marché mondial des matières premières, en particulier pour le maïs et le soja. 

Dans la foulée de la publication du rapport, les cours partaient dans le rouge, en particulier le blé, qui cédait 1,57 % pour le contrat de référence à la Bourse de Chicago. Pour Jon Scheve, de Superior Feed Ingredients, la réaction sensible du blé s’explique par le fait « que les cours avaient beaucoup progressé » ces dernières semaines. « Or, ce rapport ne donnant aucune raison de faire monter ou baisser les cours, le marché a coupé son élan » faute de catalyseur, a précisé l’analyste.