Les exportations américaines de maïs revues à la hausse


AFP le 10/04/2025 à 10:33
aed071be-b-les-exportations-americaines-de-mais-revues-a-la-hausse

En revanche, l'USDA ne modifie pas les importations chinoises de maïs, qui avaient déjà considérablement baissé, passant de 23 Mt en 2023-24 à 8 Mt prévus pour cette campagne. (© ©FJansseune, Banque d'images FranceAgriTwittos)

Le ministère américain de l'agriculture (USDA) a revu à la hausse ses estimations d'exportations de maïs des États-Unis pour la campagne 2024-25 dans un rapport mensuel qui confirme le manque d'appétit chinois pour les céréales.

Ce rapport Wasde est publié en pleine tourmente douanière, alors que le président Donald Trump a multiplié annonces et revirements, pour sembler en cette fin de semaine concentrer ses foudres contre Pékin.  « L’USDA a enfin révisé à la hausse les prévisions d’exportations américaines de maïs de 2,5 millions de tonnes (à 64,8 Mt) », a déclaré à l’AFP Gautier Le Molgat, PDG d’Argus Media France.

Ce rapport sur l’état des productions, exportations et stocks agricoles mondiaux « intègre la bonne dynamique des exportations américaines des derniers mois », a-t-il expliqué.

En Europe, malgré une légère révision à la hausse de la production, on constate une petite augmentation des importations, parallèlement à une hausse de la consommation de l’alimentation pour bétail.

L’absence de la Chine, moteur de la demande mondiale

Le grain jaune américain a servi les clients habituels des États-Unis, Mexique en tête, mais aussi les Européens, qui se sont tournés vers l’Amérique « du fait d’une moindre disponibilité du maïs ukrainien », a relevé Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

À noter : l’USDA ne modifie pas les importations chinoises de maïs, qui avaient déjà considérablement baissé, passant de 23 Mt en 2023-24 à 8 Mt prévus pour cette campagne. « Ce rapport confirme l’absence du moteur de la demande mondiale qu’a été la Chine pendant les quatre dernières années », estime Damien Vercambre.

Le rapport table sur une baisse des importations chinoises de blé de 3 Mt par rapport à ses estimations du mois précédent, portant les prévisions d’importation de Pékin à 3,5 millions de tonnes en 2024-25 (contre 13,6 Mt la campagne précédente).

Pékin puise dans ses réserves

Plutôt que d’importer, la Chine « puise dans ses réserves », avec des stocks de fin de campagne en repli sur le blé comme sur le maïs (- 10 Mt de stocks de grain jaune entre le début et la fin de campagne).

Les productions mondiales de soja restent inchangées dans le rapport, qui modifie toutefois les stocks mondiaux, légèrement révisés à la hausse, ce qui s’explique notamment par « une révision des stocks de départ au Brésil », indique Gautier Le Molgat.

Là encore, l’USDA ne modifie en rien ses prévisions d’importations chinoises. « La Chine a déjà acheté du soja aux États-Unis et se tourne maintenant vers la production brésilienne », indique Damien Vercambre. Cette « saisonnalité du commerce du soja » explique des chiffres inchangés en dépit de la guerre commerciale acharnée que se livrent Washington et Pékin.